Un poème pour Matthieu
Par Marie Poirot-DelpechLors des obsèques de Matthieu Poirot-Delpech, samedi 2 décembre 2017, Marie Poirot-Delpech, sa sœur, a pris la parole et lu le texte suivant.
C’est à chaque fois que l’on perd un être cher que l’on regrette de ne pas avoir été assez présent...
C’était pareil pour papa, il y a plus de dix ans…
Tu as toujours été un grand frère protecteur et attentionné envers ta petite sœur.
Un des nombreux souvenirs qui me revient, c’est à Saint-Pair, je devais avoir dix ans, et tu m’avais fait passer mon "brevet de mousse" pour voir si j’étais apte à naviguer.
Et bien sûr toutes nos virées à Jersey, avec papa…
Tu vas me manquer.
Maintenant je vais vous lire un poème de Paul Eluard :
- Nous avons fait la nuit, je tiens ta main, je veille
Je te soutiens de toutes mes forces.
Je grave sur un roc l’étoile de tes forces
Sillons profonds où la bonté de ton corps germera
Je me répète ta voix cachée, ta voix publique
Je ris encore de l’orgueilleuse
Que tu traites comme une mendiante
Des fous que tu respectes, des simples où tu te baignes
Et dans ma tête qui se met doucement d’accord avec
La tienne avec la nuit
Je m’émerveille de l’inconnu que tu deviens
Un inconnu semblable à toi, semblable à tout ce que j’aime
Qui est toujours nouveau.