Un printemps à Paris

Sortie sur les écrans le 1er mars 2006 Lorsque Patrick Delauneux, directeur de production, m’a présenté Jacques Bral, j’étais très heureux de rencontrer le réalisateur d’Extérieur nuit (1979), film qui a beaucoup marqué la fin des années 1970. Jacques me dit qu’il cadre la première caméra et tourne " tout " à deux caméras. (...)

Il me propose, pour " économiser " la pellicule de tourner en HD (il paraît qu’il tourne énormément me dit Patrick Delauneux). Je finis par le convaincre qu’il serait préférable, pour des raisons de budget (le 35 mm à deux caméras étant trop onéreux) de légèreté, de souplesse de tournage, de tourner ce film en Super 16 et de le finaliser, pour le gonflage en 35 mm, en numérique chez Eclair, sur Lustre 2K (j’avais eu une très bonne expérience similaire, deux ans auparavant avec René Féret sur L’Enfant du pays).

Après des essais pellicules assez poussés, je décide en accord avec Jacques Bral, de tourner ce film (un polar) principalement avec la nouvelle pellicule Kodak Vision.

Les extérieurs nuit en Vision 500 (7218), les intérieurs, pour des raisons de grains fins, avec la 200 (7217). J’ai gardé la 50 ISO 7245 (non Vision, plus contraste) pour les extérieurs jour, grains fins obligent encore. J’ai parfois utilisé la 320 (7277 non Vision) pour des séquences plus douces, particulièrement avec les actrices, en surexposant d’1/2 diaph pour éviter le grain (gonflage toujours oblige). Les caméras Arri 16 SR de Cinécam étaient équipées de deux séries Zeiss GO (jamais utilisées à pleine ouverture) pour obtenir un maximum de définition et de contraste. La difficulté, en Super 16, est de ne pouvoir utiliser que très rarement certaines diffusions (Promist, SFX, Low Fog, LC... que j’utilise habituellement en 35 mm) car, avec le gonflage, surtout dans les plans larges, la définition devient très vite limite. Ce qui oblige à " travailler " les projecteurs (aucun projecteur n’est utilisé sans diverses diffusions) pour obtenir, surtout pour les gros plans, une lumière diffuse tout en restant bien directionnelle. Je me suis servi d’un maximum de Fresnel (même mes vieux fameux Cremer perso...) pour garder les " effets ", n’oublions pas qu’il s’agit d’un polar !

Le tournage terminé nous finalisons, après montage, l’étalonnage en numérique HD chez Digimage. Par rapport au Lustre (étalonnage numérique chez Eclair sur grand écran) l’étalonnage chez Digimage (sur da Vinci 2K+ Tool Box écran 32 pouces Sony) m’a demandé un certain temps d’adaptation. Les premiers essais, après agrandissement 35, furent catastrophiques : les blancs explosés, les noirs bouchés, des couleurs, particulièrement les rouges et les bleus, trop " fluo ", trop " vidéo " et un fourmillement de grains pas possible... Nous avons fini par trouver avec Laurent Desbruères, le coloriste, un réglage qui, après gonflage, restituait la " texture " Kodak " cinéma " souhaitée... Pour la copie positive, nous avons décidé chez Eclair, avec Didier Dekeyser et mon étalonneur Fred Casnin, de tirer sur positive Fuji. Les qualités de cette pellicule (plus douce, teintes chair et ombres moins chaudes) mélangée avec la négative Kodak utilisée au tournage a donné un résultat tout à fait intéressant...

Technique

Produit par Thunder Films International Production
Tourné en Super 16 et gonflé en 35 mm
Pellicules négatives : Kodak 50 ISO 7245, 320 ISO 7277, Vision 200 7217 et 500 7218
Matériel caméra : Cinécam
Caméras : Arri SR équipées de séries Zeiss GO
Etalonnage numérique : Laurent Desbruères chez Digimage
Etalonnage photochimique : Fred Casnin chez Eclair
Pellicule positive : Fuji