Vincent Jeannot, AFC, tourne avec le projecteur LED Lumos Hawk 150

Un projecteur distribué par Cartoni

by Vincent Jeannot, Groupe Zebra AFC newsletter n°295

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Directeur de la photographie membre de l’AFC, Vincent Jeannot est dans le métier depuis plus de quarante ans. Il a tourné, entre autres, avec Henri Alekan, avec Luc Besson sur Le Dernier combat, Subway et Le Grand bleu, et avec Francis Huster et Jean-Paul Belmondo dans Un homme et son chien. A l’été 2018, il a tourné un long métrage en Bourgogne. Pour la lumière, il s’est adressé à Jacqueline Delaunay (Acc&Led), où il a rencontré Régis Prosper (Cartoni France), qui lui a proposé le projecteur LED Lumos Hawk 150. Retour sur cette expérience.

Quelles étaient vos conditions de tournage ?
Vincent Jeannot : C’est un long métrage intitulé Le Retour de Richard 3 par le train de 9h24, réalisé par Éric Bu et produit par Stéphane Sansonetti, Alexis Bougon et Jean-Baptiste Neyrac. C’est un film à tout petit budget, tourné en seize jours, ce qui s’apparente plus à la durée d’un téléfilm.

La principale difficulté de ce film est que nous étions une toute petite équipe, chacun cumulant plusieurs postes, ainsi pour la lumière j’étais secondé par un électricien qui était également machiniste.

Quels étaient les impératifs quant au projecteur LED à choisir ?
VJ : Le choix des LEDs s’est très vite imposé pour leur légèreté et leur faible consommation, nous avons tourné quasiment tout le film dans une ferme réhabilitée qui comptait une dizaine de pièces assez petites. J’avais donc choisi, en adéquation avec le petit budget et l’équipe ultra réduite, un panel de LEDs allant des Celeb 200, des petit Fomex 600, des Boa, au projecteurs Fresnel Zoom 200, sachant que je ne pourrais les utiliser qu’en extérieur pour des entrées de lumière à cause de leur ventilateur interne. Quand j’ai rencontré Régis Prosper chez Acc&Led, le fait que le Lumos Hawk soit dépourvu de ventilateur m’a plus qu’intéressé !

Vous cherchiez votre source principale. Vous avez dû l’utiliser aussi bien en intérieur qu’en extérieur ?
VJ : J’ai donc pu utiliser le Hawk aussi bien en extérieur qu’à l’intérieur et c’est très vite devenu une source silencieuse et incontournable que j’ai beaucoup utilisée en intérieur. De plus, sur ce film, je me suis beaucoup servi du DMX pour piloter les LEDs, ce qui me procurait une grande souplesse de réglage.
Et grâce à Jacqueline Delaunay, d’Acc&Led, qui m’avait donné le virus du DMX puis du DMX sans fil, j’ai investi dans un boîtier Connect One d’Exalux qui m’a permis de tout piloter de l’iPad.

Il m’est arrivé plusieurs fois de n’avoir que le Hawk en DMX wifi comme source dans une pièce. Je regrette juste de ne pas avoir eu la possibilité de brancher le Hawk sur batterie car je n’avais pas la connectique. Les LEDs sur batterie en DMX WiFi, c’est magique ! La souplesse que cela procure au tournage est un gain de temps très appréciable.

Qu’est-ce qui a été possible de faire, en termes de rendus lumière ? Donnez-nous un exemple.
VJ : En intérieur, je l’ai utilisé soit en réflexion sur un poly ou sur les murs pour remonter l’ambiance, soit en direct à travers un cadre de diffusion. En extérieur nuit, je m’en suis servi pour faire une “lune“ en réflexion sur un poly pour atténuer les ombres portées.

Après tournage, selon vous, quels sont les points forts du Lumos Hawk 150 ?
VJ : Le silence ! Sur une fiction, vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir des projecteurs ayant des ventilateurs à la "face", c’est-à-dire près des comédiens et donc des micros ; c’est impossible et à chaque fois que l’on me propose des Fresnel ayant un refroidissement par ventilateur et que l’on me dit : "Le bruit est très faible, on ne l’entend pas...". Je sais d’avance que je ne peux pas les utiliser en fiction.
Sinon le projecteur est robuste, pas trop lourd, et les commandes sont claires et bien placées. La plage de focalisation est bonne et la surprenante lentille remplit bien sa tâche. Et l’IRC est très bon, je ne me suis même pas posé la question du rendu des couleurs sur cette comédie avec presque toujours sept comédiens à l’écran.

Vous attendiez-vous à cela, venant d’un projecteur Fresnel LED de 150 W ?
VJ : C’est la première fois que j’ai la possibilité d’utiliser un projecteur de cette puissance sans ventilateur. J’avais déjà utilisé les Dedolight 40 W et 90 W dépourvus de ventilateur eux aussi.

Le recommanderiez-vous ? Et si oui, dans quels cas ?
VJ : Pour la fiction à 200 % car le silence est d’or et c’est un projecteur rare, j’espère que la marque n’hésitera pas à refroidir d’autres projecteurs passivement comme le 150 W, qui est le seul à ne pas avoir de ventilateur. Je pense au 200 W et pourquoi pas le 400 W !