Visite guidée des Studios de Paris avec Didier Diaz

Par Eric Guichard AFC, Jean-Noël Ferragut, AFC et Vincent Jeannot, AFC
Avant de nous entretenir avec Didier Diaz, PDG de Transpalux – membre associé de l’AFC –, au sujet de la récente ouverture, sur le site de la Cité du Cinéma à Saint-Denis, des Studios de Paris qu’il dirige, nous avons fait la visite des lieux en sa compagnie.

Toutes premières impressions
C’est la tête pleine de souvenirs et le cœur plein d’émotions que je me rends à cette visite des Studios de Paris. Il y a 30 ans presque jour pour jour, Luc Besson tournait, dans cette centrale EDF désaffectée, Le Dernier combat, son premier film, éclairé par Carlo Varini, AFC. C’était également mon premier long comme pointeur. Une sacrée aventure, couronnée par deux prix à Avoriaz, ce qui lancera la carrière de Luc Besson.
Souhaitons que la bonne fée électricité, présente sur les lieux, se penche sur le berceau de ces studios pour leur garantir le même succès.
Vincent Jeannot, AFC

A gauche, la Cité du cinéma et, de l'autre côté de la rue centrale, les Studios de Paris - Photo JNF/EG/VJ
A gauche, la Cité du cinéma et, de l’autre côté de la rue centrale, les Studios de Paris
Photo JNF/EG/VJ


Visite des Studios de Paris, le 1er août 2012, en compagnie de Didier Diaz
Nous entrons dans la Cité du Cinéma construite dans une ancienne centrale EDF à Saint-Denis.
Voici la nef qui fait 200 mètres de long sur 30 mètres de large : 6 000 m2.
Ce lieu sera loué pour des événements.
Le bâtiment à gauche de la nef, c’est toute l’Ecole Louis-Lumière, ils seront opérationnels pour la rentrée de septembre avec leurs 3 plateaux et toutes leurs dépendances.
Ensuite ce sont des bureaux pour les maisons de productions et les prestataires qui vont s’installer à l’année.
À partir de là, c’est la salle de projection, une vraie belle salle de cinéma de 500 places destinée aux professionnels, pour des premières par exemple, uniquement réservée au métier, pas ouverte au public.
Dans cette tour, c’est Europacorp qui s’y installe.
De ce côté, c’est l’espace de restauration, avec 5 buffets différents, un plat livré à table et une capacité de 1 000 personnes dans l’heure, avec la possibilité de manger dehors sur une terrasse.

Plan masse de la Cité du Cinéma - Document Euromedia
Plan masse de la Cité du Cinéma
Document Euromedia


Nous voici maintenant dehors, entre le bâtiment principal et les plateaux. Ici, pour les plateaux, on est parti de rien, tout a été construit de A à Z.
Les 9 plateaux, ce sont des blocs d’une surface de 2 000 m2.
Le 2 000, celui du centre, c’est un plateau avec un accès des deux côtés, les autres sont répartis entre un 1 400 et un 600, un 1 200 et un 800, et ainsi de suite. Un studio " fonds verts " est prévu mais pour l’instant, il n’est pas installé.

Entrées des plateaux face au bâtiment principal - Photo JNF/EG/VJ
Entrées des plateaux face au bâtiment principal
Photo JNF/EG/VJ


Construction d'un décor sur le plateau 5 de 2 000 m<sup class="typo_exposants">2</sup> - Photo JNF/EG/VJ
Construction d’un décor sur le plateau 5 de 2 000 m2
Photo JNF/EG/VJ


Gril du plateau 5 - Photo JNF/EG/VJ
Gril du plateau 5
Photo JNF/EG/VJ


Généralement les installations de chauffage et de refroidissement sont placées sur les toits ; pour climatiser l’ensemble des studios, les architectes ont eu la bonne idée de placer toutes ces infrastructures entre les bâtiments, ce qui est beaucoup plus esthétique, plus " design ". Un point important à signaler, l’insonorisation des plateaux est bien sûr poussée au maximum, au-delà des normes exigées.

Le système de climatisation entre deux blocs de plateaux - Photo JNF/EG/VJ
Le système de climatisation entre deux blocs de plateaux
Photo JNF/EG/VJ


6 sur les 9 plateaux possèdent une piscine, elles ont chacune une profondeur de 3 m et celle du grand plateau de 2 000 m2 mesure 21 m sur 22 m.
Les sols sont soit des sols bois, soit des sols béton.

Au centre, l'emplacement de la piscine sur l'un des plateaux - Photo JNF/EG/VJ
Au centre, l’emplacement de la piscine sur l’un des plateaux
Photo JNF/EG/VJ

Nous avons mis au point un système novateur pour la distribution de l’électricité sur chacun des plateaux par rapport à l’implantation des décors. Nous avons fabriqué des armoires électriques amovibles et roulantes pour amener la puissance exactement là où on en a besoin. C’est le premier studio avec de telles armoires amovibles ; donc fini les câbles partout !
Sur le site, nous disposons de 9 000 kW pour alimenter tous les plateaux. Pour nous, ce système de distribution va beaucoup alléger le câblage et les prises de tête. C’est une idée pour rationaliser et simplifier la distribution électrique.
La puissance est de 200 kW par armoire ; elles se branchent avec des prises Power Lock sur les armoires de livraison qui sont situées à différents endroits des plateaux, sur les murs au niveau du sol mais aussi dans les cintres.

Une armoire amovible branchée sur une armoire murale - Photo JNF/EG/VJ
Une armoire amovible branchée sur une armoire murale
Photo JNF/EG/VJ


Détail des prises Power Lock - Photo JNF/EG/VJ
Détail des prises Power Lock
Photo JNF/EG/VJ


C’est un avantage pour les découvertes, par exemple : quand on a besoin de puissance, les armoires sont généralement situées à l’opposé de l’endroit où on aimerait les avoir, alors qu’avec ce système, on emmène les armoires là où l’on veut. _ Évidemment nous allons faire un peu de formation avec les chefs électros et les électros, pour bien leur expliquer le principe de fonctionnement.
C’est aussi beaucoup plus simple d’emmener en révision une armoire roulante plutôt qu’une armoire murale. Et sur un tournage, c’est un avantage énorme.
Ces armoires, nous les avons conçues et on les fabrique nous-mêmes dans nos ateliers à Transpalux.

En face des plateaux, dans l’ancien bâtiment EDF, se trouve tout le staff technique avec au rez-de-chaussée, c’est-à-dire en sous-sol par rapport à la nef : la menuiserie avec l’arrivée du bois, l’atelier peinture, l’atelier maquette, la serrurerie, le magasin lumière, le magasin caméra, la machinerie, les bureaux des constructeurs, les bureaux de production (qui peuvent aussi être transformé en loge) et les loges comédiens, les loges VIP, plus spacieuses, seront à l’étage.
En face des loges : l’habillage - maquillage - coiffure, les ateliers de couture des costumes et, plus à l’intérieur du bâtiment, des espaces de stockage ainsi que la postproduction (Digital Factory).

Entrées des plateaux à l'arrière des bâtiments - Photo JNF/EG/VJ
Entrées des plateaux à l’arrière des bâtiments
Photo JNF/EG/VJ