Wajib - L’invitation au mariage
Paru le La Lettre AFC n°283
En décembre 2017, c’est Marianne Dumoulin, de JBA Production, qui me contacte de sa part pour Wajib. Emballé par le scénario, j’étais ravi que les promesses de nous retrouver ne soient pas restées lettres mortes... ravi également de retrouver Nazareth où j’avais tourné la fin de Paradise Now, plus de dix ans auparavant.
Nazareth est sans aucun doute LA ville palestinienne du cinéma.
Elia Suleiman, Hany Abu-Assad, Mohammad Bakri (également acteur dans Wajib), Sameh Zoabi et la jeune venue, Maha Haj avec sont délicat Personal Affairs, en sont tous des enfants. Hiam Abbass aussi, avec qui j’avais tourné Inheritance, est native d’un village proche de Nazareth.
C’était aussi l’occasion de retrouver des camarades de précédents tournages sur ces terres tourmentées et harassantes, véritable laboratoire toujours prêt à exploser mais aussi prompt à nous en apprendre.
Wajib signifie le devoir, le dû. Il exprime la tradition qui veut que le chef de famille, généralement le père, porte en main propre et à chacun des invités, le carton d’invitation au mariage qui va avoir lieu dans sa famille. Wajib nous emmène une journée à travers Nazareth, à bord de la vieille Volvo familiale où un père et son fils vont honorer leur proches et moins proches en les invitant au mariage de la fille cadette. Le fils vit en Italie, le père à Nazareth. Il est divorcé et se retrouvera seul à l’issue de cette union.
Ce "voyage" sera l’occasion de retrouvailles, mais aussi d’une émouvante confrontation entre le père prisonnier des compromissions subies par tout "arabe israélien" et son fils intransigeant parce que trop longtemps éloigné du pays.
Pour interpréter ce duo nous avions deux magnifiques acteurs, père et fils dans la vie comme dans la fiction : Mohammad et Saleh Bakri. Tous deux très intenses et émouvants, mettant chacun un point d’honneur à ne pas décevoir l’estime que l’autre lui porte.
Cette fois-ci, j’ai pu partir accompagné de ma première assistante Freddie Saj. La coproduction comprenait une participation colombienne et, pour ce qui est de la lumière, j’ai travaillé avec d’un duo colombien de choc : Juan Manuel Barreto et Camilo Martinez Lopez.
A la machinerie François Perrault-Alix est venu une semaine pour le gros des voitures-travelling et Sylvain Bardoux l’a remplacé pour le reste du tournage. Trois gars et une jeune femme pleins de bonne humeur pour cinq semaines de plaisir malgré des conditions météorologiques difficiles... surtout pour une histoire se déroulant sur une seule journée.
Caméra Arri Alexa Mini avec une série Cooke S3 louée chez Utopia.
Le laboratoire grec Graal nous a accueilli à Athènes pour un étalonnage éclair avec Yannis Zaharoyiannis qui m’a bien aidé à maintenir tant bien que mal une continuité atmosphérique.
Équipe
Première assistante caméra : Freddie SajChefs électriciens : Juan Manuel Barreto et Camilo Martinez Lopez
Chefs machinistes : François Perrault-Alix et Sylvain Bardoux
Technique
Matériel caméra : Utopia (Arri Alexa Mini, série Cooke S3)Laboratoire : Graal (Athènes)
Etalonnage : Yannis Zaharoyiannis