Wim Wenders a tourné à Cinecittà une campagne de pub Persol

« Au risque de surprendre, j’ai réalisé plus de cent publicités depuis mes années 1980. Ce monde m’est très familier. Et je le trouve même plus créatif que tout. »
Wim Wenders a non seulement réalisé un petit film pour la campagne Persol (pour un modèle de lunettes culte des années 1960, les Cellor), mais il pose aussi pour ces mêmes lunettes.
A la question de savoir si ça lui a semblé un problème, Wim Wenders répond : « Et pourquoi ne pourrais-je pas me montrer ? Parce que c’est désormais la pub qui influence le cinéma. A l’époque de Paris Texas, c’était l’inverse. Paris Texas a marqué dix ans de pubs. La musique a été partout réutilisée, on s’inspirait de l’esthétique du film, de la musique, du désert, de tout. C’est la même chose avec Les Ailes du désir, on a vu des anges partout.
Aujourd’hui, plus aucun film n’a ce pouvoir d’irriguer comme ça la société. En revanche, certains films publicitaires sont si forts que ce sont eux, dorénavant, qui donnent le ton du cinéma. La plupart des films ressemblent à des pubs, à des clips. C’est là qu’il faut travailler, parce que c’est là, aujourd’hui, qu’on invente les choses. »

Vai, Paparazzo !, le film que Wim Wenders a tourné pour la campagne Persol, se passe à Cinecittà ; il évoque le cinéma classique italien des années 1950-1960, celui de La dolce vita, de Fellini, ou de L’avventura, d’Antonioni. Marcello Mastroianni y portait des Persol... Aujourd’hui, Wim aussi. « Ils m’ont gentiment fabriqué ma paire bleu ciel », sourit-il.

(Source L’Obs n° 2666 - 10 décembre 2015)

• Plus d’informations sur le film court de Wim Wenders sur le site Internet de Persol.