Camerimage 2017
Workshop Arri "Eclairer, tourner, postproduire en HDR"
Par Caroline Champetier, AFCPour le dispositif, dans une salle de sport de l’université de Bydgoszcz, trois caméras dédiées à la retransmission et une caméra sur dolly dédiée au plateau, six écrans LG OLED couplés pour comparatifs. Introduction générale sur l’apport du HDR qui permet de "mieux raconter l’histoire", la technologie étant aujourd’hui exigée par les diffuseurs Amazon et Nextflix.
Projection de "The Odyssey", une publicité photographiée par Matias Boucard pour Nike Inde, tous les éléments de la "new culture" y sont représentés : musique, vélocité, couleurs , jeunesse, girl power. Tournage à Cuba, lumières extrêmes… C’est indéniablement excitant pour l’œil.
Le "supporting cast" pour la présentation : Lead protagonist Karl Walter Lindenlaub, ASC, BVK. Le DP en charge de la plaidoirie en faveur du HDR se présente assez simplement dans le plateau de la chambre à coucher aux murs jaunes qui est le théâtre des opérations. Il parle assez justement de la nécessité du DP des temps modernes qui doit impérativement mettre en place la préproduction et la postproduction d’un projet cinématographique.
Il montre des images de ses récents travaux : Houdini tourné à Budapest en 45 jours, un homme saute en hiver dans un trou ménagé dans la glace, le choc thermique lui permet de se libérer des chaînes qui le maintiennent. Tout ou presque a été tourné en studio sur fond vert.
Ambiance de ciel et de glace légèrement déchromatisée, écart entre les noirs et les blancs spectaculaire, images de parc dans le brouillard où la ligne des arbres est fortement dessinée et la matière du brouillard particulièrement bien rendue, sans doute une potentialité du HDR, qui se confirme dans l’extrait suivant, “Underworld”, série de 12 films, selon ses mots « also about darkness »… Suivent les images de Driven, de Nick Ham, plusieurs scènes d’intérieur avec lampes intégrées au décor qui permettent de traiter l’espace en contre-jour, et une forte saturation des peaux qui restent attirantes bien que saturées.
Puis nous passons au workshop proprement dit où Lindenlaub demande à la jeune actrice présente de s’asseoir sur le lit et commence à éclairer. Deux fenêtres donnent la direction des contre-jours, l’une avec découverte au fond de la pièce, l’autre à gauche du lit. La lumière est travaillée depuis les effets et le niveau de la face en lumière réfléchie sur un drap est dosée selon la visibilité souhaitée pour le visage.
Il nous semble, à Alex Lamarque et moi, que c’est assez basique comme maniement du contraste et que le HDR va venir rejouer tout cela. Effectivement en basculant en HDR ce qui était un problème dans l’équilibre du contre-jour et du key light sur le visage de la jeune actrice devient plus manifeste encore. Il rebascule en SDR et travaille maintenant la découverte dans la fenêtre du fond, elle apparaît, la bascule en HDR donne une présence manifeste à la découverte, présence qui s’explique par un grand échantillonnage dans les hautes lumières et la couleur.
Nous sommes contraints de partir pour la conférence de Storaro sur la couleur dans le dernier film de Woody Allen, Wonder Wheel, mais ce que cette heure et demie passée sur le workshop Arri/HDR nous aura appris est que les matières claires, comme la fumée, le brouillard, et sans doute la pluie, sont nettement mises en valeur par le HDR.
(Dans le porfolio ci-dessous, quelques images du Workshop Arri/HDR - Photos Alex Lamarque)