Henri Duparc

par Bernard Dechet

La Lettre AFC n°154

Mais bien sûr, la fiction l’attirait, et pour réaliser son premier long métrage, il a créé sa propre société et nous avons continué à travailler ensemble.

Bal poussière en 1988 avait été un succès non négligeable, ce qui lui a permis de tourner Le Sixième doigt avec un budget plus conséquent, Jean Carmet, Patrick Chesnais étaient de l’aventure. Le public n’a pas été au rendez-vous, comme on a l’habitude de dire... Il a dû attendre quelques années avant de réaliser Rue Princesse, Une couleur café. Les thèmes récurrents de ses films : la polygamie, le métissage, la colonisation...

C’était un ami, un ami très cher... Et sa disparition m’attriste au plus haut point... La tristesse... pour ceux qui connaissent ses films est un sentiment qui lui était complètement étranger. De lui, je me souviens de rires, de gaieté, de l’humour que l’on retrouvait dans tous ses films : il a été un des premiers cinéastes à mettre en scène " la comédie de la rue africaine ".

Henry Duparc et derrière lui à droite le directeur de la photo Bernard Dechet sur le tournage de "Rue Princesse"
Henry Duparc et derrière lui à droite le directeur de la photo Bernard Dechet sur le tournage de "Rue Princesse"


Et j’entends encore les éclats de rires ininterrompus lors des projections devant le public abidjanais ou au Fespaco à Oudagoudou.

Je ne pense pas prendre de risques en disant que toute la communauté des cinéastes et comédiens africains francophones le pleure...

Que de jeunes réalisateurs africains prennent la relève... Ce serait le plus bel hommage qu’ils pourraient lui faire.