Riviera

Paru le La Lettre AFC n°150 Autres formats

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Le film raconte l’histoire de Stella, 17 ans, belle blonde qui vit avec sa mère Antoinette dans un petit appartement sur la Côte d’Azur. Stella est danseuse dans des clubs, Antoinette est femme de chambre dans un hôtel de luxe.

L’une travaille le jour, l’autre la nuit, mais leur lien est permanent. Elles côtoient un monde d’argent et de luxe tapageur sans jamais le toucher.

Arrive Romanski, agent immobilier en mission sur la Côte d’Azur. Il croise la mère dans l’hôtel où il réside et désire la fille au club où il vient tuer son ennui.

Alors, l’improbable a lieu : une rencontre entre une trop belle fille et cet homme trop seul, peut-être le début d’une histoire d’amour.

Lors des repérages à Nice, nous nous sommes dit avec Anne que le personnage principal du film, c’était peut-être la Côte d’Azur elle-même, cette Riviera. Mais nous ne voulions pas faire un dépliant touristique. Des lieux comme la Promenade des Anglais ont été filmés mille fois. Nous avons choisi de tourner tout le film en longue focale et de montrer les décors par fragments. La Côte d’Azur est omniprésente mais à travers ses couleurs, le bleu de la mer, la lumière éclatante du jour ou les multitudes de lumières scintillantes la nuit. La présence du paysage est très forte, mais devient très abstraite.

Le film est entièrement tourné caméra à l’épaule pour être dans une certaine respiration réactive aux mouvements des comédiens. C’est aussi un film en gros plans, un film sur la peau, la peau des actrices, car, avec Anne, on s’était fait la réflexion qu’on voyait ça très rarement au cinéma, la peau des comédiennes, que c’était de plus en plus gommé. (C’est ce qui a déterminé notre choix du 35 mm par rapport à la HD par exemple)

Nous avons commencé le tournage sans avoir aucune idée du découpage, en se disant que c’était à l’issue des mises en place avec les comédiens qu’on trouverait, caméra à l’épaule, les mouvements, les cadres qui nous permettraient d’être en phase avec le jeu des acteurs.

C’est un mode de fonctionnement passionnant mais assez risqué, car l’installation lumière doit se faire très vite dans le même processus d’improvisation et de tâtonnements.

La forme du film s’est imposée d’elle-même, les partis pris formels se sont mis en place avec une sorte d’évidence au moment même où nous tournions.

C’est ma deuxième collaboration avec Anne et à chaque fois la recherche formelle a été au centre de notre travail, ce qui est passionnant pour un chef opérateur.

Le film a été tourné en Moviecam avec une série Cooke S4. J’ai utilisé la 5274 de Kodak que je trouve vraiment très belle, même si d’autres pellicules voudraient la remplacer, et la 5218. Pierre Weité a pointé avec brio le film et Christophe Bousquet l’a étalonné chez GTC de manière tout à fait classique loin de l’agitation numérique.

Technique

Pellicules : Kodak 5274 et 5218
Caméra Moviecam équipée d’une série Cooke S4
Laboratoires : GTC
Etalonneur photochimique : Christophe Bousquet