Grèves à répétition des techniciens du cinéma
par Nicole VulserLe Monde, 30 juin 2007
La gare du Nord à Paris devait se transformer, début juillet, en plateau de tournage : près de 250 danseurs et figurants devaient s’y produire nuitamment, pour le tournage du prochain film d’Etienne Chatiliez. En raison d’un préavis de grève déposé, du 3 au 6 juillet, par les techniciens du cinéma, le tournage a été reporté à la fin du mois. Seules les répétitions de cette grosse comédie musicale produite par Charles Gassot ont eu lieu, dans la nuit du 28 au 29 juin.
Ces mouvements de grève, qui s’intensifient, ont tous été déposés conjointement par le Syndicat national des techniciens et travailleurs de la production cinématographique et de la télévision (SNTPCT), le Syndicat national des techniciens et réalisateurs (SNTR-CGT) et le Syndicat général des travailleurs de l’industrie du film (SGTIF-CGT).
Ce cinquième appel à la grève depuis l’automne 2006 - et le plus long - pourrait perturber le tournage d’une vingtaine de films. L’objet de la discorde entre techniciens et producteurs de films porte essentiellement sur la déclaration et le paiement des heures supplémentaires, du travail de nuit et des jours fériés sur les tournages.
Par ailleurs, sous la pression du ministère du travail, la convention collective du cinéma, signée par un seul des syndicats de producteurs, l’Association des producteurs de cinéma (APC), devait être étendue.
Une sérieuse avancée a été effectuée avec la signature conjointe, le 22 juin, des cinq syndicats de producteurs qui ont fait part de « leur accord sur le principe de référence à la grille des salaires » existante. En revanche, les techniciens redoutent toujours d’être pénalisés en travaillant pour des films dont l’économie est très fragile.
(Nicole Vulser, Le Monde, 30 juin 2007)