Les frères Lumière tournent le premier plan de cinéma en filmant la sortie de leur usine, à Lyon, en 1895. Il en existe trois versions : c’est donc bien la première mise en scène de cinéma, ce hangar : son premier décor. Ce qu’ils ignoraient, c’est que plus d’un siècle après eux, d’autres reproduiraient, adapteraient leur scène, le premier plan.
Wim Wenders grimace quand il glisse un œil dans la caméra pour vérifier le cadre qui répond pourtant scrupuleusement à celui des frères Lumière, lorsque ceux-ci ont filmé la sortie de leur usine, en 1895 : Wim ne souhaite ni avoir de bornes métalliques dans le champ, ni couper les pieds des invités...
A une époque où les résultats d’une politique mondiale médiocre en termes d’écologie se font sentir de plus en plus, nous persévérons à regarder de l’autre côté : du côté, du profit, de la surconsommation et des effets de mode.
Paris, 9e arrondissement, boulevard de Ménilmontant... Marcello Mastroianni incarne un clochard. Je suis assistant caméra. A quelques mètres de notre tournage des gens s’engueulent. Gyrophare allumé, une ambulance est stoppée au milieu du boulevard. Pourquoi l’ambulancier ne déclenche-t-il pas sa sirène ? Peut-être ne fonctionne-t-elle plus ? Le clochard de fiction se lève de son banc. Il pointe du doigt le véhicule qui tente de se faire un passage. C’est bien notre film qui entrave la circulation ! Le chauffeur s’arrête à la hauteur de la caméra. L’ambulancier reconnait Marcello. Le comédien italien lui répond avec un petit signe de la main et s’excuse : « Désolé, ici, on ne fait que du cinéma… Jamais on aurait dû empêcher une ambulance de passer ! »
On ne va pas parler du signe zodiacal et encore moins du mouvement qui consiste à dénoncer des porcins, mais bien d’équilibre. Finalement, tout n’est-il pas question de balance ? L’équilibre entre deux forces qui parfois s’opposent, comme le bien et le mal, le riche et le pauvre, le patronat et le syndicat, les techniciens et les producteurs, et maintenant, c’est nouveau, les producteurs et les pouvoirs publics. Attention : révolution (pas trop méchante quand même) contre (mais pas trop) le CNC et les instances publiques.
Forte émotion place de la République, dimanche 2 octobre, pour la manifestation de soutien aux femmes iraniennes. Beaucoup d’hommes aussi, on sent que la diaspora iranienne est venue en nombre, il y a aussi beaucoup de femmes occidentales, souvent âgées, je reconnais certains visages, le sentiment qu’il ne faut pas rater ce mouvement est palpable.
Souvent, à l’AFC, il nous arrive de rendre hommage à des cinéastes, des directeurs de la photographie, des photographes, des acteurs, des producteurs mais moins souvent à des dessinateurs... Je voudrais revenir ici brièvement sur la disparition de l’un d’entre eux, ce mois dernier, qui m’a particulièrement marqué...
A la suite de la récente parution de l’ouvrage Les As de la manivelle, de Priska Morrissey, Jimmy Glasberg, AFC, profite de l’occasion pour rappeller au bon souvenir de chacun d’entre nous ses origines en tant qu’opérateur. Et pour agrémenter ce sujet sérieux de façon légère, nous reproduisons en complément les deux couplets et le refrain de "La Chanson de l’Opérateur !", extraits du livre de Priska.
Sur le tournage de La Mort en direct, il arrivait que Romy glisse des petits mots sous la porte de Bertrand Tavernier : « Si tu as besoin de moi et si tu sais le faire savoir, je donnerai tout, si toi aussi, tu me donnes. Sinon prends une autre actrice. Votre Romy, qui ne saurait jamais faire ce métier à moitié ». Ces confidences de Bertrand Tavernier rapportées par Pierre-William Glenn, dans les coulisses de la Cinémathèque, traduisent à la fois l’immense complicité entre une actrice et un metteur en scène mais aussi celle qui existe entre un metteur en scène et un directeur de la photographie.
A la suite de la double projection des tests optiques Standard et Grand Format programmée lors du Paris Images AFC Events 2022 au Parc Floral de Paris, Eric Vaucher, "ingénieur" du son par le passé et aujourd’hui chargé de mission, a envoyé à l’AFC la lettre suivante dans laquelle il rapproche judicieusement l’évolution de la prise de son et celle de la fabrication des nouvelles optiques !
C’est la deuxième fois que je me rends à Lyon et que je remplace Pierre-William Glenn pour une mission où l’emplacement d’une caméra, le choix d’une focale (40 mm) et celui d’un format (1,33) ont été décidés en 1895. L’idée de Thierry Frémeaux, directeur du Festival Lumière, est simple : confier à celui ou celle qui est lauréat du prestigieux "Prix Lumière" de remettre en scène La Sortie des usines Lumière avec les invités du festival. Cette année, c’est la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion qui succède aux frères Jean-Pierre et Luc Dardenne[1].
Un article publié sur le site Internet du CNC rappelle à qui aurait gardé en mémoire l’agréable sensation olfactive des bains de révélateur éprouvée en passant dans les couloirs du rez-de-chaussée d’Éclair, à Épinay-sur-Seine, que la fermeture du site, en 2013, a incité la Ville à acquérir les terrains occupés par les laboratoires. Depuis 2019, la mairie a l’intention de les transformer en un lieu ouvert et atypique, artistique et culturel, et d’ainsi faire revivre l’âme de cet endroit auquel restent attachés de multiples souvenirs.
Dans l’attente de l’ouverture prochaine du Musée Méliès à la Cinémathèque française et pour accompagner la parution de son ouvrage Méliès : La magie du cinéma, nous avons demandé à Laurent Mannoni, directeur scientifique du patrimoine et du Conservatoire des techniques cinématographiques, et par ailleurs membre consultant de l’AFC, d’expliquer les raisons de cet actuel "retour en faveur" de l’esprit de Méliès.
Le magazine en ligne Slate.fr a publié, vendredi 27 mars dans une de ses tribunes, une lettre dans laquelle la réalisatrice et scénariste Anne Villacèque s’adresse à une jeune cinéaste prometteuse des années 1990, sorte de plaidoyer en faveur, selon ses termes, « d’un cinéma de femmes », suggérant qu’il y ait « davantage de femmes dans le Cinéma, davantage de femmes dans l’Histoire ». En voici un extrait...
Dans l’émission "Grand Bien Vous Fasse", sur France Inter, Ali Rebeihi était en ligne, mardi 24 mars, avec Coline Serreau, et lui demandait de raconter comment elle vivait son confinement. Plutôt que de parler d’elle même, la réalisatrice donnait son point de vue sur le virus et la manière dont nous l’abordons : « Les virus sont puissants et ils peuvent carrément modifier notre génome. Donc, il faut les traiter avec un certain respect ou en tout cas avec modestie, parce qu’il va falloir apprendre à survivre avec eux. »
A la suite de la 45e cérémonie des César, et en raison de la pluralité des réactions et des ressentis des DoP qui composent l’AFC, le conseil d’administration, réuni ce lundi 2 mars 2020, et moi-même avons décidé de ne pas faire "l’édito du président" à propos de cet événement mais de nous exprimer personnellement et librement dans la rubrique "billets d’humeur". (Gilles Porte, président de l’AFC)
Quand j’ai intégré l’Insas en image, ma mère m’a ramené de Grande-Bretagne un tee-shirt rose fushia intitulé "The advantages of being a woman artist", créé par un groupe d’artistes féministes appelées les Gorilla Girls (photo ci-contre). Je l’ai porté fièrement, d’abord à l’école, puis sur les tournages, en me disant que c’était rigolo et un peu engagé, donc bien.
C’est le sentiment que j’ai pu éprouver lors de la projection des "Labels Techniques" lors de la soirée César et Techniques dont faisait partie un des films que j’ai tournés cette année (Chambre 212).