Maman a passé un coup de Kärcher au lavoir !!!

Après la visite du lieu qui se propose de l’accueillir, j’accepte sa proposition...
Connaissez vous Le Lavoir Moderne Parisien ?
Proche de Barbès, rue Léon, en plein cœur de Paris, Le Lavoir possède des patines magnifiques, des poutres métalliques, un plancher fantastique...
Il s’agit du " lavoir de Zola ", celui de L’Assomoir.

Un lieu remis au goût du jour il y a une quinzaine d’années avec le groupe Les Têtes Raides...

Octobre 2005
Ne rien changer... Conserver ce qui fait la force de cette salle... Ne pas cacher les murs qui craquent de partout... Les mettre en évidence, au contraire !
La mise en scène est plutôt une mise en lumière.
A l’entrée de cette salle qu’on peut confondre avec un squatt du 18ème, j’installe un Kärcher que j’éclaire comme une sculpture...
Un Kärcher au lavoir ! Le ton est donné...
Bruno Maman est " de la famille " (entendez par là qu’il partage les mêmes affinités) de Rachid Taha...
Des racines et un faciès qui ont poussé " de l’autre côté " de la mer bien qu’il soit né au bord de la Moselle.
La question de la captation du concert se pose pour un film qui circulerait " en interne " au sein de la maison de disque.
Pour des raisons économiques, j’abandonne le support HD un temps imaginé pour choisir le DVCam...
Je mélange des images issues de la Panasonic 25P avec la Sony PD 170.
Grâce à la complicité de Pierre-William Glenn, Jean-Jacques Bouhon et de La fémis, je travaille avec trois étudiants de 4ème année : Lucie, Julien et Samuel.
Je leur donne des directives assez précises avant de les lâcher complètement dans le décor (c’est-à-dire dans le concert) avec leurs 3 caméras :
« Des amorces, toujours des amorces... Evitez les lumières face... Tournez autour de Bruno... Habillez-vous en noir... Déplacez-vous délicatement au cours du concert... Le plancher craque... Parlez-vous avant afin que les caméras n’aient pas les mêmes valeurs de plans... Pensez au montage... Amusez vous à découper vous-même les chansons après avoir assisté à un filage et surtout, faites-vous plaisir ! »
J’avais un temps imaginé de prendre une caméra pour " assurer " des plans... Je ne l’ai pas fait...

Avec Quand la mer monte, j’avais déjà été confronté au filmage d’une personne seule sur scène.
Comment filmer un spectacle statique pour éviter le côté frontal du théâtre filmé ?
Après avoir vu beaucoup de films qui avaient cette problématique et qui y répondaient de manières diverses (Opening Night de Cassavetes, Annie Hall de Woody Allen, Mélo d’Alain Resnais, etc.), j’en avais retenu deux : Ragging Bull de Scorcese et Lenny de Bob Fosse...
Scorcese et Bob Fosse multipliaient les axes de prises de vues en même temps que Bob Fosse ne cessait de glisser sans arrêt des amorces au sein de ses cadres. (Principe que l’on retrouve dans Cabaret, New York-New York et All That Jazz)

Les images (5 chansons, un peu plus d’une vingtaine de minutes) étalonnées avec Lucie, Julien et Samuel (afin de boucler l’exercice jusqu’au bout) n’ont pas grand-chose à voir avec les chefs d’œuvre cités mais j’ai toujours pensé que l’humilité face à des images et des sons déjà tournés était nécessaire avant d’en appréhender d’autres...
Humilité et qualité d’écoute rencontrées auprès de ces trois étudiants de 4ème année de La fémis, département Image, qu’il me semblait important de rappeler quand parfois il nous arrive de remarquer l’inverse à la sortie de ce qui demeure une des plus grandes écoles de cinéma au monde.

Bruno Maman

Un DVD des 20 minutes d’une partie de la captation du concert de Bruno Maman sera remis à l’AFC et tenu à la disposition des membres de l’association si certains désirent y jeter un œil...

Le concert de Bruno Maman joué au Lavoir Moderne entre les 24 et 29 octobre sera repris dans son intégralité pour une seule date le 12 décembre au théâtre Dejazet... Si des membres de l’AFC sont intéressés qu’il me le fasse savoir, c’est avec plaisir que je leur obtiendrai des places...