Première sortie publique sur le terrain pour l’Alexa 65

Par François Reumont pour l’AFC

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Profitant de Camerimage, Arri Rental a organisé une première prise en main publique de sa caméra Alexa 65 dans le cadre d’un atelier dirigé par le chef opérateur espagnol Daniel Vilar.

Installée dans le gymnase qui a servi a déjà plusieurs autres Master Classes, la nouvelle caméra Alexa 65 mm a subi le baptême du feu devant une audience composée d’étudiants et de professionnels très curieux de la voir en action. C’est le directeur de la photographie Daniel Vilar – ayant travaillé avec Mabrouk el Mechri, ou Fernando Trueba – qui s’est chargé d’éclairer un décor assez simple d’appartement dans une ambiance nuit. S’en est suivi quelques prise de vues avec les nouveaux objectifs Arri dédiés à la caméra. « C’était un exercice risqué », explique Neil Fanthom, de Arri Royaume-Uni, « et à vrai dire, on n’avait pas encore fait ce genre de tests en temps réel en public. »
Si la prise de vues en elle-même est restée assez sage – avec essentiellement des gros plans de visage –, c’est surtout sur l’aspect postproduction que le défi reposait. En effet, la caméra génèrant six minutes de rushes pour ce test, soit environ 273 GB d’images sorties de la caméra, il n’a fallu qu’un peu plus de 40 minutes pour que l’équipe Codex traite les images ArriRaw, et génère un DCP en 4K prêt à être projeté sur l’écran installé au dessus du décor. « Ce qui frappe à la vision de ces images », explique Neil Fanthom, « c’est à la fois l’extrême définition, et pourtant la douceur dans le rendu de la peau, et du visage. La très faible profondeur de champ aidant à fixer la mise au point exactement sur les yeux, laissant le reste dans un dégradé de flou très subtil. »

Pour illustrer le reste des capacités la caméra, M. Fanthom a ensuite diffusé une bande démo plus " classique " dans la grande salle du festival. Des paysages filmés avec des mouvements de caméra très lents, souvent en courte focale, alternant avec des plans de matières, des visages et une scène extrêmement contrastée en intérieur jour (mettant en scène un forgeron à l’œuvre).
Pour prouver la très haute précision du capteur, un des plans a même été zoomé plusieurs fois en postproduction dans l’image pour en extraire un détail tout en gardant une véritable tenue en structure et en définition. Interrogé ensuite sur la quasi-absence de plans en mouvement ou de travelling, Neil Fanthom à alors ressorti son portable et montré, dans l’intimité du stand Arri, une dizaine de minutes d’essais libres effectués en extérieur jour, caméra à l’épaule, et optiques vintage Arri 765. Des images d’une qualité parfaite dans le rendu des mouvements et dont certains plans en contre-plongée, avec un comédien silhouetté flou sur fond de ciel avec soleil et nuages pouvait presque faire penser à des essais pour un film de Terrence Mallick...