La première fois que j’ai rencontré Jean-Yves, j’ai tout de suite senti qu’il n’appartenait pas à notre Univers. Son corps, son sourire, sa douceur, sa voix, et son calme, tout indiquait qu’il venait probablement d’une autre galaxie... de passage pour nous étudier, voire jouer avec nous, il y prenait d’ailleurs un vrai plaisir...
Rien ne semblait lui faire perdre son calme, une vraie force tranquille... Il s’amusait des situations qui lui résistaient et aimait les surmonter avec malice... Il est l’une des rares personnes qui aurait pu me (…)
Jean Yves,
Ta mort est impossible à croire. Je t’aime, je t’aimerai toujours ! Tu meurs au moment où "Poligono Sur" sort en Espagne. Tu n’as pas reçu, toi, ces baisers et ces élans de bonheur des gens des "3000" à la sortie de l’avant-première du film, au théâtre de la Maestranza à Séville. Ils étaient pour toi aussi. Mon alter ego, ta disparition me laisse seule dans un monde hostile. Avec qui trouverais-je jamais la complicité qui était la nôtre ? Notre amitié existait en dehors du cinéma, autrement il n’y aurait pas eu d’amitié, il (…)
Hi Jean-Yves, Je t’ai connu en 1989 sur une pub en Afrique du Sud qui s’était très mal passée. Tu m’avais aidée et soutenue. Quelque temps après, tu m’as suivie quand j’ai monté l’Agence First One. Je crois même que tu étais le premier, j’étais très fière.
J’ai rencontré Jean-Yves quand j’avais 20 ans et lui 30. Nous nous sommes immédiatement aimés. Pendant 10 ans, dans les années 80, nous nous sommes vus tous les jours pour parler de tout, regarder des films, des photographies, des peintures, écouter des musiques, manger dans des restaurants asiatiques, aller au hammam de la mosquée les dimanches, avaler de petites boulettes d’opium avec du thé. Et nous avons fait trois films ensemble. Trois films qui lui doivent énormément.
Jean-Yves a été mon grand frère. A la fin des "Amants du (…)
J’ai rencontré Jean-Yves en 1990 sur Les Amants du Pont-Neuf de Léos Carax. J’ai été impressionné, vu l’ampleur du projet, par sa maîtrise constante, tant sur le plan du cadre que par son inventivité dans les éclairages.
J’ai connu Jean-Yves Escoffier à ses débuts. Après avoir travaillé avec moi comme second il a été mon premier pendant une longue période. Originaires de Marseille tous les deux, nous avions une authentique complicité culturelle. Très vite, il s’est intégré avec habileté dans la vie parisienne et dans le milieu du cinéma. Nous avons beaucoup voyagé ensemble et avions de nombreuses conversations sur le sens de notre travail, la peinture, la bande dessinée... Au cours du tournage de "Shoah", Jean-Yves prend souvent part aux discussions (…)
Il y a presqu’exactement 18 ans, nous dînions ensemble dans un restaurant chinois du 14e arrondissement. Nous préparions "Trois hommes et un couffin", tu devais en être le directeur de la photo et moi le cadreur. Tu avais voulu parler avec moi en tête à tête de notre collaboration ; tu savais que je travaillais déjà comme directeur de la photo et tu t’inquiétais que je me sente frustré au poste de cadreur. J’ai voulu tout de suite te rassurer. Et je pense qu’il y eut une vraie complicité entre toi, Coline et moi pendant tout le tournage, (…)
Jean-Yves est parti. Il s’est éclipsé une nuit pour un nouveau voyage vers les hautes solitudes. La Nuit, moment privilégié qu’il aimait tant, que nous aimions tant. (...)
Jean-Yves Escoffier était, non seulement un homme épatant, gentil, énergique et prévenant mais aussi un grand directeur de la photo précis et créatif. J’ai eu la chance inouïe de travailler avec lui. (...)
J’ai eu l’occasion de travailler brièvement avec Jean-Yves, lorsque j’ai tourné quelques scènes additionnelles de "Crow II" qu’il avait éclairé. J’essayais de trouver comment il avait photographié ce film. J’avais sa liste de projecteurs et quelques indications. Mais j’avais toujours du mal à définir quelle était sa méthode. Gentiment, Jean-Yves s’est déplacé, de Los Angeles à Vancouver, pour quelques heures, afin de me donner les informations nécessaires pour que mes images raccordent avec les siennes. Nous avons passé quelques heures (…)
Jean-Yves était un homme singulier. On s’était rencontré chez Alga, j’étais tout jeune à peine dégrossi. Il avait décidé de me prendre comme premier assistant, sans connaître mes compétences, après une discussion de plusieurs heures sur le Brésil, pays dont on était amoureux tous les deux. Il était aventureux, dans le sens du voyageur découvrant dans tous les actes de sa vie de nouveaux horizons. (...)
Un premier film, pour lui comme pour moi, qui ne savais rien, avec la peur au ventre à en crever, la décomposition panique, et lui si frêle qui tenait hors de l’eau, avec la patience des anges, et cette foi du charbonnier qui a sauvé "Simone Barbès" du naufrage. Même si nos chemins se sont séparés par la suite, avec des options radicalement différentes en matière cinématographique, ce sont des choses qu’on n’oublie pas.
Tout récemment, il revenait en France en coup de vent, voyait "Un petit cas de conscience", disait ne pas comprendre (…)
Il avait choisi la vie. Cette " putain de vie miraculeuse ". Il savait de quoi il parlait. Il savait aussi le coût à payer : les abandons que cela impliquait. Il n’a pas hésité. (...)
Jean-Yves Escoffier s’est éteint chez lui à Los Angeles au tout début d’avril. Aux dires de Sandra, son agent, son cœur l’aurait lâche alors qu’il visionnait une cassette, un script sur les genoux, au milieu de l’après-midi. Il etait seul. Voilà pour "s’est éteint".
Notre première rencontre remonte aux calendes, alors que je l’assistais sur un industriel. On s’est ensuite recroisé quelques fois. J’ai vraiment commence à le connaître un peu mieux il y a peu. Nos parcours etaient pour le moins similaires, même si le succès de Jean-Yves (…)
J’ai appris avec une profonde tristesse la mort si prématurée de Jean-Yves Escoffier. Nous perdons un homme remarquable et un très grand chef opérateur. Par son regard si pur, son sens étonnant de la lumière, il aura joué un rôle de premier plan dans la réussite de quelques-uns des plus beaux films de ces vingt dernières années...