A Jacques Loiseleux, "les AFC" reconnaissants

Par Jean-Noël Ferragut, AFC
Cher Jacques, évoquer ta mémoire, c’est tout naturellement faire un saut dans le temps d’à peine plus de vingt ans. Nous sommes au printemps 1993. S’engage une conversation au téléphone dont les termes sont à peu près les suivants : « Bonjour ! J’aimerais savoir, en tant que tout nouveau membre actif, s’il y a quelque chose que je puisse faire pour l’AFC. »

Une voix charmante, à l’autre bout du fil, répond : « Oui, bien sûr, vous tombez bien ! Passez demain matin si vous le pouvez, Jacques sera là et pourra vous en parler de vive voix… » – « Bon, d’accord, à demain ! »
Le lendemain, en effet tu es là, à quatre pattes par terre au beau milieu d’un appartement de la proche banlieue parisienne dont une pièce sert alors de bureau à l’AFC. Quelques feuilles volantes sont étalées devant toi à même le sol.
« Tu vois, ce sont les articles pour la prochaine Lettre. Tu vas m’aider, on va les mettre dans l’ordre et, une fois la Lettre imprimée, Gervaise en fera des photocopies, vous les glisserez sous enveloppe et elles partiront demain au courrier. Au fait, nous sommes depuis peu en panne de rédacteur. Si ça t’intéresse, tu nous donneras un coup de main le mois prochain et tu pourrais même prendre la relève. » – « Ça, c’est à voir, mais pourquoi pas ! »

Voilà comment tu feras naître, sinon une vocation, du moins une certaine complicité, qui n’aura de cesse que ces tout derniers mois, suite à tes venues de plus en plus espacées parmi nous. Ainsi, au fil en temps, tu " transfuseras " au néophyte de l’époque, corédacteur, un temps secrétaire, secrétaire général prenant ta succession, ainsi qu’à son compère Jean-Jacques, ta fibre associative et les moindres ficelles de l’AFC, sortes de cordons ombilicaux tissés depuis sa création et que tu auras certainement eu du mal à couper du fait de ton éloignement prolongé.
Fort d’un long passé associatif, tu seras toujours resté attentif, avant même d’avoir passé le flambeau et par la suite, au bon fonctionnement des rouages de cette machine AFC, faisant respecter, par principe et souvent à la lettre, les règles et les statuts initiés par ses artisans fondateurs dont tu fus l’un d’entre eux. Convaincu qu’il fallait particulièrement veiller à entretenir de bonnes relations avec l’extérieur – notamment avec nos membres associés –, s’il est arrivé un jour que celles-ci se soient dégradées, par inconséquence, tu te seras efforcé d’en rétablir le cours, n’hésitant pas à t’excuser dans la Lettre en intitulant un article, en guise de signature anticipée, " Le Secrétaire Gêné… Râle ".

Tu avais pris pour habitude d’appeler les directeurs de la photo membres actifs " les AFC ". Etait-ce, dans ton esprit, une marque de familiarité ? Etions-nous pour toi, et avec toi, les membres d’une même famille pour nous nommer ainsi, tels des amis et connaissances de plus ou moins longue date se retrouvant à la première occasion chez les Untel en toute convivialité ? Qui sait ?

Sache, cher Jacques, que bon nombre " des AFC " – toutes générations confondues – garderont présentes à leur mémoire quatre des principales marques de ta personnalité, principes, bons vins, chaleur humaine et convictions.