Bilan CNC 2006 : Les films en salles

Progression de la fréquentation, entrées plus nombreuses pour les films français que pour les films américains, concentration de la fréquentation moins marquée, etc., toutes les information concernant les films en salles en région parisienne et en province pour l’année 2006.

Progression de la fréquentation
Avec 188,67 millions de billets vendus en 2006, les entrées en salles progressent de 7,6 % par rapport à 2005. 18 films dépassent deux millions d’entrées en 2006 dont 6 réalisent plus de quatre millions d’entrées (4 en 2005). L’embellie de la fréquentation en 2006 s’observe également dans d’autres pays européens, notamment en Allemagne et, dans une moindre mesure, en Italie. En France, la progression des entrées s’accompagne d’une hausse légèrement plus marquée des recettes totales (+8,7 %), conséquence d’une augmentation de la recette moyenne par entrée, qui passe de 5,88 euros en 2005 à 5,94 euros en 2006.

Davantage d’entrées pour les films français que pour les films américains
La part de marché des films français s’établit à 44,7 % en 2006, contre 36,6 % en 2005. Elle n’avait pas été aussi élevée depuis 1984 (49,3 %). Par ailleurs, elle est supérieure de 0,5 point à celle des films américains (964 000 entrées de plus). Ainsi, pour la première fois depuis 1986, la fréquentation des films français est supérieure à celle des films américains. Les films américains ne parviennent pas à franchir le seuil des 90 millions d’entrées atteint entre 2002 et 2004. Il en résulte une part de marché de 44,2 %, la plus basse depuis 1987 (43,7 %). Cette faiblesse s’explique notamment par le fait que 7 films américains seulement franchissent le seuil des deux millions d’entrées en 2006, contre 11 au cours des trois années précédentes. La part de marché des films européens atteint ainsi 9 % en 2006, contre 15,5 % en 2005. Cette baisse s’explique notamment par le recul de la fréquentation des films britanniques (-51,9 %) après une année 2005 dopée par le succès conjugué de Harry Potter et la coupe de feu et de Charlie et la chocolaterie. A noter toutefois la performance des films espagnols qui réalisent 3,23 millions d’entrées en 2006 (0,44 millions en 2005) dont plus de 70 % sont imputables à Volver de Pedro Almodovar.

La concentration de la fréquentation, stable depuis 1994, est légèrement moins marquée depuis 2003. Les cent films les plus performants totalisent 76,5 % des entrées annuelles en 2006, contre plus de 80 % jusqu’en 2002.
Dans ce contexte, le nombre de films atteignant 100 000 entrées progresse régulièrement, passant de 162 en 1997 à 223 en 2006. 95 films réalisent plus de 500 000 entrées en 2006 (89 en 2005).
En revanche, le nombre de films enregistrant plus d’un million d’entrées est de nouveau en recul : 43 en 2006, contre 46 l’année précédente. Parmi eux, 18 films réalisent plus de 2 millions d’entrées (18 en 2005) et 6 films franchissent le seuil des 4 millions d’entrées, contre 4 en 2005. 18 films français réalisent plus d’un million d’entrées en 2006, soit un de plus qu’en 2005 et 2004. Le niveau exceptionnel de la part de marché s’explique notamment par le fait que 9 films français enregistrent 2 millions d’entrées en 2006 dont 3 dépassent 4 millions. Un tel niveau n’avait pas été atteint depuis 2001. 23 films américains réalisent un million d’entrées en 2006 (21 en 2005) dont 7 seulement dépassent le seuil des 2 millions. Il faut remonter à 1995 pour trouver une si faible performance.

Résultats de films selon leur genre
Les 30 films d’animation sortis en 2006 réalisent 15,5 % des entrées des films. Grâce à Arthur et les Minimoys et Azur et Asmar, les films français captent 29,5 % des entrées de l’ensemble des films d’animation, contre 14,3 % en 2005.
En 2006, les films documentaires représentent 8,8 % des films et captent seulement 0,9 % des entrées de ces films. La part de marché du documentaire est en recul depuis deux ans. Le documentaire français s’octroie une part de marché confortable à 60,1 % des entrées de l’ensemble des documentaires en 2006. Elle est toutefois nettement inférieure à celle de 2005 (92,6 %), notamment soutenue par La Marche de l’empereur.

La comédie génère la plus grande part de la fréquentation des salles. En 2006, les 128 comédies (134 en 2005) représentent 21,7 % des films nouveaux (24,4 % en 2005) et réalisent 35,0 % des entrées de ces films (29,9 % en 2005). Les films français assurent 77,7 % des entrées des comédies en 2006 (66,9 %), soit une part de marché record au regard des sept dernières années. Elle est notamment portée par les deux plus grands succès nationaux de 2006 : Les Bronzés 3 – amis pour la vie et Camping.
Les films art et essai enregistrent une part de marché particulièrement faible. Elle s’établit à 20 % des entrées annuelles, contre 34,5 % en 2005. Seuls 7 films réalisent plus d’un million d’entrées en 2006 (15 en 2005) dont 2 films français (5 en 2005), 4 films américains (5 en 2005) et un film espagnol. En 2005, 5 films britanniques atteignaient également ce niveau d’entrées. Par ailleurs, la recommandation art et essai favorise toujours les films français. En effet, 44,4 % des entrées enregistrées par les films recommandés concernent des films français en 2006 (44,8 % en 2005). Cette part s’établit à 30,8 % pour les films américains (26,9 % en 2005).

Progression plus marquée en province dans les communes et agglomérations de moins de 100 000 habitants en province (+15,1 %) qu’en Ile-de- France (+4 %) ou dans les grandes agglomérations de province (+5,5 %). La banlieue parisienne (+6,7 %), notamment la petite couronne (+6,6 %), enregistre une progression des entrées plus forte que la capitale (+1,6 %). Paris et les agglomérations de plus de 100 000 habitants totalisent 56,9 % des entrées en 2006, contre 58,6 % en 2005 et 61,7 % en 2000.
En 2006, la fréquentation cinématographique moyenne s’élève à 3,22 entrées par habitant en France, contre 3,00 en 2005.

La recette moyenne par entrée (RME) augmente légèrement s’élevant à 5,94 euros, contre 5,88 euros en 2005.
En termes de recettes, la part de marché du film français s’établit à 44,6 % en 2006 (44,7 % en termes d’entrées). L’ensemble des films européens totalise 53,3 % des recettes en salles, contre 51,6 % en 2005. Sur la même base, la part de marché du cinéma américain s’établit à 44,7 % (44,2 % en termes d’entrées). En 2006, la part de marché du cinéma d’Outre-Atlantique demeure ainsi supérieure à celles des films nationaux en termes de recettes même si ces derniers réalisent davantage d’entrées.
(Sources : CNC )