Défense d’afficher

par Nicole Vulser

La Lettre AFC n°131

Fasciné par l’illusionnisme et la magie, Georges Méliès avait démarré les tournages en 1896, année au cours de laquelle il réalisa 80 films tenant chacun sur 20 mètres de pellicule. Premier film autopublicitaire de Georges Méliès (on y voit une affiche du Théâtre Robert-Houdin, dont il fut le directeur de 1888 à 1914 et où il réalisait ses saynètes magiques), ce petit film, d’une minute, avait été conçu pour être projeté sur la scène du Théâtre Robert-Houdin.

Selon Claude Aubert, des Archives françaises du film du CNC, « Ciné-Archives nous avait confié le fonds cinématographique du Parti communiste, qui comprend entre 5 000 et 6 000 films, et dont l’inventaire systématique a commencé par les archives les plus anciennes. La source de ce film reste encore un mystère. C’est sans doute un sympathisant communiste qui l’a donné. Maintenant, il nous faut trouver de l’argent pour restaurer ce film, qui porte le numéro quinze dans le catalogue chronologique de Méliès. »

La question de la conservation des bobines est d’autant plus préoccupante que la durée de vie moyenne du nitrate est de 50 ans et que certains films de Méliès ont jusqu’à 107 ans. L’importante découverte concernant les films de Méliès remonte à 1993, date à laquelle un amateur avait permis au producteur Serge Bromberg, grand collectionneur de films muets, de retrouver 17 titres de 1898 à 1902... dans une armoire normande.
(Nicole Vulser, Le Monde, 26 mars 2004)