Jacques Perrin s’en est allé...

Par Eric Guichard, AFC

par Eric Guichard Contre-Champ AFC n°332

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Jacques, tu as rejoint ton complice et notre ami Luc Drion, qui avait pris bien trop d’avance, et je suis sûr que tous les deux, vous allez discuter à bâtons rompus en nous regardant nous agiter dans ces temps difficiles pour le cinéma, pour la politique, pour l’avenir de la planète Terre.

Ton exigence était à la hauteur de ton respect pour tous les techniciens qui ont travaillé pour toi. Tu demandais l’impossible ou du moins l’impossible "possible" et tu nous poussais toujours à chercher plus loin mais en nous en donnant les moyens et surtout le temps.
Tous tes films se sont inscrits dans une longue durée et le plus court fut Les Saisons sur lequel ton producteur Olli Barbé m’avait invité à vous rejoindre, Jacques Cluzaud et toi, et qui courut seulement sur 18 mois.

Jacques Perrin sur le tournage des "Saisons" - Photo Sylvain Bardoux
Jacques Perrin sur le tournage des "Saisons"
Photo Sylvain Bardoux

C’était ta force, cette durée, non pour refaire mais pour parfaire.
Ton autre velléité, était de développer les outils de travail, utiliser l’éventail de la machinerie existante, mais aussi stimuler la créativité des machinistes, des ingénieurs. Ainsi ils les imaginaient, les concevaient et les fabriquaient à la demande. L’ULM dédié au Peuple migrateur, la tête Thetis, la torpille pour Océans, le scooter du film Les Saisons. J’en oublie certainement et mes camarades qui vont écrire sauront en parler aussi.

Loïc Savouré, à la caméra, et Alexander Bugel, pilotant le scooter des "Saisons"
Loïc Savouré, à la caméra, et Alexander Bugel, pilotant le scooter des "Saisons"

Réalisateur exigeant, curieux, obstiné, respectueux, tous ces superlatifs ne seront jamais suffisants pour exprimer ce qui a fait de toi un réalisateur et un producteur exceptionnel, homme de tous les combats pour sauvegarder la nature en utilisant l’image et le cinéma comme arme.

Cher Jacques, merci de tout ce que tu m’as apporté dans cette vie de cinéma !

A bientôt.