L’AFC, une association (pas ?) comme les autres...

par Jean-Noël Ferragut
Décidément, les associations ont le vent en poupe en ces temps incertains ! D’une part les Français comptent sur elles pour surmonter la crise, d’autre part l’Etat compte sur elles pour animer la vie sociale. Prises entre deux feux...
Tant et si bien que, pour la première fois, une conférence nationale de la vie associative s’est tenue à Paris le 17 décembre dernier.

Selon un article du quotidien Le Monde, qui a publié à cette occasion un supplément de huit pages sur le sujet, un récent sondage " CSA " démontre que 68 % des Français font d’abord confiance aux associations pour affronter la crise, contre seulement 38 % aux pouvoirs publics. On dénombre en France 1,1 million d’associations, mobilisant 14 millions de bénévoles, employant près de 2 millions de salariés, consolidant 60 milliards d’euros de budget.
La moitié de ces 60 milliards vient du public. Les subventions, qui représentent 34 % du financement total, sont en baisse régulière. Il semble légitime, d’après cette enquête, que les pouvoirs publics cherchent à cibler les projets qu’ils soutiennent en fonction des actions qu’ils développent, tout étant affaire d’équilibre.
Cet équilibre, pour les associations, reste à maintenir entre subventions et financements privés, sachant que, contrairement à l’idée qu’on s’en fait, le volume des financements publics n’a pas baissé mais leur origine s’est modifiée. Les financements de l’Etat, qui ont fortement diminué, ne contribuent plus qu’à 12 % du financement total, les collectivités locales et autres institutions ayant pris le relais avec une contribution à hauteur de 28 %.

Si, selon le quotidien du soir, les pouvoirs publics ont l’obligation de maintenir un bon niveau de financement, le monde associatif a, quant à lui, pour obligation de réinventer un modèle économique pour demain. Quelques pistes peuvent être empruntées.
Une première concerne les dons et mécénat, piste à promouvoir car ils ne représentent que 5 % du financement du secteur associatif, alors que notre législation fiscale est l’une des plus avancées du monde.
Une deuxième serait de développer davantage les partenariats associations-entreprises, ces dernières pouvant apporter autre chose que de l’argent : innovation, compétence, ancrage territorial (ou professionnel).
Une troisième serait de partager compétences et moyens entre associations du même secteur d’activités.
La dernière, enfin, serait de consolider la confiance qui existe entre le monde associatif et ses financeurs, publics ou privés, en allant plus loin dans la transparence et l’information du suivi de l’usage des fonds, encourageant ainsi les donateurs et rassurant les financeurs publics. Sans oublier de prendre en compte le bénévolat, et de le mettre en valeur, dans son rôle de lien social, mais aussi dans son rôle de créateur de richesses.

Et où se situe l’AFC dans tout cela ? Ce n’est pas trahir un secret de Polichinelle que de dire qu’elle est confrontée aux mêmes difficultés, assez graves, que nombre d’autres associations. Une enquête, réalisée dans le cadre de la préparation de la conférence du 17 décembre, pointe les préoccupations de bien des responsables associatifs.
Ci-dessous, en pourcentage, une énumération des principaux sujets qui préoccupent lesdits responsables, prouvant, s’il en était encore besoin, que l’AFC est bel et bien une associations comme les autres...
- La difficulté à rechercher et obtenir des financements : 54 %
- Le recrutement des bénévoles membres du bureau et leur mobilisation dans la durée : 51 %
- La pérennité financière de la structure : 49 %
- Le manque de ressources/compétences pour développer des projets et des activités : 30 %
- Les problèmes de locaux : 23 %
- La difficulté à être employeur : 17 %
- D’autres difficultés, moins significatives, varient entre 16 et 10 %.

Et pourtant... Rappelons, à titre d’information et par souci de transparence, que l’AFC compte en son sein, au 31 décembre 2009, 107 membre actifs, 49 membres associés, qu’elle est soutenue sans défaillir par le CNC, qu’elle emploie une salariée à temps plein (et des salariés occasionnels au gré des activités), son budget, équilibré le mieux possible au fil des années, s’étant élevé pour 2008 à 206 000 euros.

En bref et pour conclure, un grand merci à celles et ceux qui ont fait de l’AFC, cette année encore, une association des plus vivante, et que ses meilleurs vœux les accompagnent pour l’année 2010...