L’Ecume des jours

Paru le La Lettre AFC n°230 Autres formats

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L’Ecume des jours, de Michel Gondry, est une aventure qui ressemble plus a une grande expérience de chimie amusante qu’a un tournage de film. Michel Gondry brouille les codes du tournage classique avec toute sorte d’outils et d’idées visuelles issues de son propre travail antérieur mais aussi, il a la faculté de s’adapter et d’utiliser les techniques nouvelles pour servir le récit.

Par exemple : il m’est arrivé de partir de la gare Saint-Lazare vers le studio d’Epinay, seul, avec Michel et la Red Epic (petite version), de tourner une pelure de paysage de la gare et d’utiliser cette pelure directement en arrivant en rétroprojection derrière un wagon en studio (pas de développement, boucle faite avec l’ordinateur). Avec l’aide de Christophe Grelier nous avons fait parfois des triples rétros numériques fantastiques.

Michel Gondry avait fait le choix de la Red Epic, car il dit qu’elle ressemble aux premières caméras," une petite boîte ". Je l’utilisais assez souvent dans sa version la plus simple (voiture, lieux exigus). Toutes les scènes sont tournées en lumière unique, c’est-à-dire que je faisais un éclairage et que, lorsque j’avais la caméra sur l’épaule, on tournait la scène, en général jusqu’à la fin (champs, contre-champs, plans larges compris). Mon chef électricien me suivait le mieux possible avec un drapeau ou un Dedo, ou encore Michel tout simplement avec une lampe de poche. Le film glisse de la couleur vive (ainsi que le décor) au noir et blanc et, franchement, chaque plan a sa propre grammaire et son propre détail. Tout cela, me direz-vous, est un mélange bizarre mais, au final, l’unique but de tout ce bricolage est de raconter l’histoire (singulière, certes) le mieux possible.

Romain Duris et Audrey Tautou
Romain Duris et Audrey Tautou


Cette photo témoin m’a servi pour les raccords lumière car nous avons filmé une première fois la chambre sur le vrai toit de Libé et ensuite en studio, en mélangeant les plans d’une même séquence.

Équipe

1er assistant opérateur : Luc Pallet
Chef machiniste : Stéphane Thiry
Chef électricien : Jean-Pierre Lacroix

Technique

Matériel caméra :TSF (caméra Red Epic, objectifs série Master Prime et série Schneider pour la fin du film)
Postproduction : Mikros image
Etalonnage : Magali Léonard