L’Interprète
The InterpreterNous voulions un type d’image et même un rythme plus classique et sans effet à l’encontre des films noirs d’aujourd’hui.
J’ai eu un très grand plaisir à travailler avec Sydney Pollack que je trouvais tellement à l’aise avec le sujet de ce film.

Il avait un tel plaisir à tourner à nouveau en Scope, format dans lequel il avait tourné quelques-uns de ses plus grands films. J’ai particulièrement aimé sa façon de découper et de mettre en scène pour ce format d’image. Il était très exigeant sur les raccords en Scope. En travaillant à ses côtés, j’ai éprouvé l’envie d’essayer de me rapprocher de sa vision et de faire une image proche du réel ou de ce que j’en ressentais alors, et en même temps de travailler certaines séquences d’une façon plus stylisée.


Nous avons aussi essayé de faire une image moins contraste avec plus de zones dans les gris. J’ai utilisé une négative de Kodak qui venait de sortir la 5277 et je ne lui ai redonné que peu de contraste pendant l’étalonnage numérique. Je ne voulais absolument pas sentir l’étalonnage numérique dans ce film. Sydney et moi avions envie d’essayer cette technique, mais nous n’avons eu que deux semaines et malgré le savoir faire de E-film nous n’avons pu arriver à un résultat qui soit satisfaisant pour nous. J’ai alors demandé à Terry Haggar chez Technicolor à Los Angeles de retravailler l’étalonnage en photochimie. Ce film aurait dû avoir un minimum de quatre semaines d’étalonnage numérique. Je ne pense pas maintenant que le résultat souffre beaucoup de ce manque grâce au travail de Technicolor.

J’ai eu beaucoup de plaisir à photographier ce film et particulièrement à observer Nicole Kidman et Sean Penn interpréter leurs personnages dirigés par Sydney Pollack. Je voudrais aussi citer des gens qui m’ont beaucoup aidé sur ce film. John de Blau un homme et un gaffer extraordinaires, Mitch Lillian qui est aussi un machiniste vraiment hors du commun, mon assistant Eric Swanec et mon cadreur Craig Haagensen qui étaient aussi excellents. Je veux aussi remercier Natasza Chroscicki chez Technovision et JDC pour leur passion et aussi pour leurs objectifs Scope fantastiques, avec lesquels j’avais déjà photographié plusieurs films, et CSC New York pour leur aide dans la coordination du matériel caméra et des objectifs qui venaient de divers pays.
Je crois beaucoup dans le travail et la chimie entre des personnes d’une équipe et le résultat final. Je voudrais faire comprendre simplement comment une équipe choisie peut par sa passion et sa générosité influencer la qualité même d’un film durant sa production. »

