L’éditorial de décembre 2021
"Vu à l’expo Vivian Maier", par Céline Bozon, coprésidente de l’AFCQuelle émotion de voir une femme aussi obsessionnelle travailler dans l’ombre, en s’engageant de toute son âme et sans jamais s’arrêter.
L’exposition est très émouvante et très perturbante aussi.
Les thèmes sont récurrents (rues, enfants (jeu), détails et autoportraits) et tournent toujours autour d’une question (la sienne), d’un regard (le sien).
Car elle montre bien à quel point l’art n’est qu’obsession.
Elle ne se détourne jamais ni du but ni de la question…
Peu importe le degré de reconnaissance ou d’ombre (ce qui rend aussi si singulière la découverte de l’œuvre…)
Les planches contact sont à ce titre très fortes ; je me souviens d’un homme sur un banc qui dort ; elle s’éloigne, elle se rapproche, elle cherche, comme si elle ne trouvait jamais.
Œuvre ô combien malicieuse et audacieuse ; enfantine dans le sens le plus pur du terme.
Foi et curiosité faites corps. Elle nous aide à ne pas baisser les bras.

(L’exposition Vivian Maier est à voir au musée du Luxembourg, à Paris, jusqu’au 16 janvier 2022)
En vignette de cet article, vue de l’exposition Vivian Maier, Musée du Luxembourg, scénographie Emmanuelle Garcia et Etienne Lefrançois © Rmn-Grand Palais / Photo Didier Plowy