Les cheffes opératrices et les César 2021
Par Nathalie Durand, AFCEn réalisation, pour les 24 courts métrages qui ne sont pas d’animation, la parité est effective. Il y a même, on le sent, une volonté du jury de sélection de films venant de la diversité. Le constat est plus alarmant quand on regarde qui a travaillé à l’image sur ces courts métrages. J’en ai dénombré 4 sur les 24 pour lesquels il y a mention d’une femme cheffe opératrice. Parmi ces 4 courts métrages, 2 sont des documentaires dont l’un est filmé par sa réalisatrice, un autre plutôt documentaire aussi voit 3 personnes créditées à l’image dont une femme (qui est aussi coréalisatrice). Et donc il ne reste qu’un seul court métrage de fiction mis en image par une directrice de la photo.
Pour les 119 long métrages (j’ai écarté les 6 films d’animation), sur la totalité de ces films, il y a en tout 9 femmes créditées à l’image.
- Pour les documentaires : 6 sont réalisés ou coréalisés par une femme et 5 sont mis en images par une femme.
- Pour les 36 premiers films : 14 sont réalisés par une femme et seulement 2 ont été mis en image par une femme.
- Pour la totalité des 90 films de fiction : 23 sont réalisés par une femme et 4 sont signés par une femme à la photo, ce qui revient à un peu plus de 4 %...
Ces chiffres interrogent. Certes, de nombreux films n’ont pas pu sortir l’an passé. Mais ne serait-ce que l’étude des courts métrages dresse un constat édifiant. On sait qu’à force de courts métrages, on passe au long métrage, les équipes évoluent le plus souvent ensemble. Comment la situation des femmes directrices de la photo va pouvoir évoluer si, dès le début, on ne leur fait pas confiance ?
On est vraiment très loin de la parité, la route est vraiment longue, trop longue, désespérément longue...