Présentation de la directrice de la photographie Daria D’Antonio, CCS, ayant rejoint l’AFC
Par Jean-Marie Dreujou, AFC, ASC, et Agnès Godard, AFCUne histoire de festival !, par Jean-Marie Dreujou, AFC, ASC
J’ai rencontré Dario d’Antonio au festival Camerimage il y a quelques années.
Il y a deux ans, j’étais président du jury au festival Manaki Brother et le film La Main de Dieu, de Paolo Sorrentino, que Daria avait éclairé, était dans la sélection de la compétition.
J’ai été séduit par son travail très rigoureux sur ce film.
Pendant le festival, Daria a fait une Master Class passionnante, modérée par Tommaso Vergallo, et j’ai ainsi pu découvrir tout le travail de Daria.
Au palmarès du festival, La Main de Dieu remporta la Silver Camera 300.
L’année dernière, c’est Daria qui était la présidente du jury au festival Manaki Brothers.
Nous avons passé toute la semaine à regarder les films et discuter de cinéma.
Une semaine passionnante !
Daria me parlait souvent de son envie de rejoindre l’AFC et quand Daria est venue en février remettre le Prix de la meilleure image pour un film documentaire à la cérémonie des premiers Prix AFC, je me suis proposé pour être son parrain.
Daria sera présente en décembre pour recevoir le prix de la CST de l’Artiste-Technicienne obtenu au dernier Festival de Cannes pour le film Parthenope, de Paolo Sorrentino.
Je suis persuadé que Daria a toute sa place à nos côtés.
Est-il nécessaire de présenter Daria D’Antonio ?, par Agnès Godard, AFC
J’ai envie de partager avec vous l’enthousiasme de la première rencontre avec elle.
C’était à Athènes. Nous y étions trois femmes directrices de la photo conviées à montrer des films et parler de notre métier à la Cinémathèque d’Athènes en juin 2022 : Daria d’Antonio, Olympia Mytilinaiou et moi-même dans le cadre du festival Avant Garde d’Athènes.
Pendant plusieurs jours une complicité immédiate dans le partage de notre travail, le témoignage de nos expériences, des problèmes plus spécifiquement liés aux femmes exerçant ce métier.
Bref - l’envie de garder le contact et la grande chance de trouver des liens culturels poreux à forte inspiration… Grèce, Italie, France, ce qu’on appelle, à tort du reste, le Bassin méditerranéen bien plus vaste en réalité …
C’est de fait la trace de l’Italie, en ce qui concerne le travail de Daria - que j’aimerais évoquer.
Non pas de manière restrictive mais au contraire toute emplie de la richesse artistique de ce pays.
Il y a du classicisme dans les images de Daria dans ce sens où il regorge des infinies nuances de la lumière, des couleurs, des contrastes que l’on admire, sans mots, à chaque voyage du nord au sud de l’Italie dans les musées, les églises, les villes, les paysages.
Mais il y aussi toujours cette part toute personnelle d’interprétation de ces mêmes nuances.
Une interprétation qui fait entrer en scène la représentation cinématographique : nous sommes en train de regarder un film.
Chaque plan, fixe ou en mouvement, nous rappelle au jeu imaginaire du cinéma. C’est assez jouissif.
Daria nous y invite avec grâce. De la même manière qu’elle a répondu à l’invitation des réalisateurs et réalisatrices aux côtés desquels elle a travaillé après une longue collaboration avec Luca Bigazzi.
Quittant l’Italie j’ai constaté que la vision de chacun de ses films me conduisait à la même expérience. De chaque image j’ai ressenti que se dégage un amour du cinéma que, seule derrière sa caméra, elle nous délivre et nous transmet.
Bienvenue à l’AFC Daria. Hâte de te voir plus souvent et de partager cet attachement.
Encore Bravo pour ton prix de la CST de l’Artiste-Technicien reçu à Cannes 2024 pour le film de Paolo Sorrentino Parthenope !