Clermont-Ferrand :

tempête sur la cérémonie de clôture

La Lettre AFC n°130

Amis lecteurs et collègues (dans le sens où nous sommes tous dans le même paquebot).
La cérémonie de clôture du dernier Festival de Court Métrage de Clermont-Ferrand fut cette année un bric-à-brac symptomatique de la période délicate que traverse le cinéma dans son ensemble. Nous lisons dans la presse et entendons sur le sujet des échos confus. Ayant été témoin aux premières loges, il me semble nécessaire d’en démêler un peu l’écheveau car il n’y eu, ce soir-là, salle Jean Cocteau, pas un, mais au moins trois sujets de revendications et polémiques.

Amis lecteurs et collègues (dans le sens où nous sommes tous dans le même paquebot).
La cérémonie de clôture du dernier Festival de Court Métrage de Clermont-Ferrand fut cette année un bric-à-brac symptomatique de la période délicate que traverse le cinéma dans son ensemble. Nous lisons dans la presse et entendons sur le sujet des échos confus. Ayant été témoin aux premières loges, il me semble nécessaire d’en démêler un peu l’écheveau car il n’y eu, ce soir-là, salle Jean Cocteau, pas un, mais au moins trois sujets de revendications et polémiques.

Premier sujet de revendication, exprimé au niveau national : la remise en cause du statut des intermittents. Pendant le Festival, des tensions ont été ressenties. Une séance a été annulée. Et les responsables politiques locaux, pourtant subventionneurs de la manifestation, ont préféré ne pas assister à la cérémonie de clôture car, vraisemblablement, il leur avait été demandé de ne pas monter sur scène pour s’exprimer afin de laisser le micro aux représentants (ou à ceux qui s’étaient déclarés comme tels) des intermittents.

Deuxième sujet de revendication : la qualité de la production française a été remise en cause par le jury du Festival, représenté par Matthieu Amalric, qui en a stigmatisé le consensus mou et, j’espère ne pas trahir son propos, le manque d’audace et d’originalité. Le jury a donc refusé d’attribuer un Grand Prix. Et ce geste a été considéré (à tort ou à raison ?) par les organisateurs du Festival comme une cinglante remise en cause de leur sélection.

Troisième et dernier sujet de revendication : suite à l’absence des responsables politiques locaux, il a été demandé aux représentants des industries techniques associés aux divers prix de ne pas monter sur scène. Erwan Riou, de Technovision, a demandé que soit lu un communiqué dénonçant le peu de cas réservé aux industries par le Festival, pourtant largement sollicitées par les courts métrages et les festivals.

Si les deux premières revendications nous concernent individuellement, je voudrais avant tout exprimer ici la solidarité de Fujifilm sur ce dernier point. Des nuances nous séparent, mais nous faisons tous (industrie, techniciens, artistes, etc.) partie de la même chaîne (sans jeu de mot télévisé). Si l’un des maillons est considéré comme faible par d’autres, si la chaîne se rompt, c’est tout le bateau du cinéma qui part à la dérive. Et ce samedi 7 février, à Clermont, elle paraissait drôlement rouillée, la chaîne. (Christophe Zimmerlin)