L’éditorial de la Lettre de mai 2010

Mai reste le mois du cinéma mondial, festival de Cannes oblige. Depuis 60 ans, ses directeurs et délégués gèrent habilement les rapports de force entre l’industrie et la création et permettent aux films d’arriver libres et égaux sur les écrans du festival.
Chaque année de nouvelles cinématographies apparaîssent, venant de pays dont l’industrie n’existe pas encore mais dont on voit qu’ils ont besoin d’un imaginaire cinématographique, comme le miroir nécessaire à leur évolution.

Le Marché du Film annonce 910 films projetés venant de 101 pays, à la Quinzaine des Réalisateurs sur 22 films sélectionnés, 11 sont des premiers films. La Cinéfondation, sur 1 600 films proposés par les écoles de cinéma du monde entier, a retenu 13 films de 11 pays différents.
Derrière chacun de ces films, toutes sélections confondues, un directeur de la photographie, le choix d’un support d’enregistrement, d’une chaine de fabrication, là, les chiffres doivent être passionnants à analyser.

Combien de films dont la chaîne est encore traditionnelle, combien de DI, qu’en est-il du 4 perf anamorphique, du 2 perf 2.35, du 3perf 1.85, combien de support numérique, lesquels ?
Combien de scan, 2K, 4K, 6K sur quel scanner, puis shooter sur quelles machines ?
Combien de films seront projeté en DCP, combien en copies films ?
Si les rapports de force sont toujours ceux de l’économie et de la création, il faut ajouter un autre paramètre plus complexe qu’auparavant, celui de la technologie, sert-elle l’économie ou la création peut-elle servir les deux ? Quels en sont les garants ?

Ceux d’entre nous, membres et associés de l’AFC, accompagnant des films cette année à Cannes se doivent de témoigner de leurs choix techniques et artistiques.
C’est avec une parole responsable sur ces choix que nous apporterons clarté, transparence et réflexion aux tendances sur lesquelles nous pouvons influer, et ouvrirons l’avenir à l’exigence d’une qualité indispensable à l’image cinématographique, vitale pour le cinéma.