La carrière de Pierre Lhomme traverse près de cinquante ans de cinéma français, passant avec la même aisance et les mêmes exigences d’Alain Cavalier à Chris Marker, de Jean Eustache à James Ivory, de Joris Ivens à René Féret, de Jean-Pierre Melville à Jean-Paul Rappeneau, de Marguerite Duras à Patrice Chéreau, de Robert Bresson à Bruno Nuytten…, collaborations riches par leur diversité qui se nourrissent d’une observation attentive et ininterrompue de la lumière naturelle sous toutes ses formes : « Je fais mon œil partout, dans la rue, au cinéma. Je suis très curieux de regards, d’ambiances, de climats. La réalité est une source d’inspiration prodigieuse ». (P. L.)
Fascinated by experiments with lighting, Bruno Nuytten, the cinematographer who made his débuts in cinema on Marguerite Duras’ films, and who later worked with the likes of Godard and Claude Berri, decided to stop working on films in 2001. After a long absence, he’s back with photographs and an exposition in Paris.
Pierre Lhomme’s career has traversed nearly fifty years of French cinema, displaying the same ease and rigorousness with directors such as Alain Cavalier, Chris Marker, Jean Eustache, James Ivory, Joris Ivens, René Féret, Jean-Pierre Melville, Jean-Paul Rappeneau, Margurite Duras, Patrice Chéreau, Robert Bresson, Bruno Nuytten, and others. These richly-diverse collaborations were all nourished by an attentive and uninterrupted observation of natural lighting in all of its forms : “I train my eye everywhere, in the street, in the cinema. I am very curious about gazes, ambiences, climates. Reality is a prodigious source of inspiration.” (P.L.)
A l’occasion de l’exposition "Images retrouvées", qui propose à la Galerie Cinema un échantillon du travail photographique de Bruno Nuytten, le quotidien Libération publie, dans son numéro du 19 mars 2018, un entretien où il revient sur la façon dont il concevait le cinéma et les raisons qui l’ont poussé à s’en détacher. Extraits...
Nous avons appris avec tristesse la nouvelle du décès de Nicole Lubtchansky, chef monteuse, survenu le 5 septembre 2014. En un peu plus de quarante ans d’une carrière riche d’une cinquantaine de films, elle a monté ceux de réalisateurs tels Nadine Trintignant, Marguerite Duras, Pierre Zucca, Eduardo de Gregorio, Juliet Berto, entre autres, et bien sûr Jacques Rivette, le fidèle.
La scène est éclairée comme la salle. Lumière morne qui fait penser à celle des halls d’hôtel la nuit. C’est dans cette lumière que Madeleine entre. […] Quand elle est assise, on l’éclaire, elle, le centre du monde. La lumière grandit sur elle et puis s’arrête. Le lieu est prêt pour le spectacle. Le décor est dans une ombre relative. Seule Madeleine est dans la lumière théâtrale.
Marguerite Duras, Savannah Bay, indications de mise en scène
L’Après-midi de Monsieur Andesmas de Michelle Porte, photographié par Dominique Le Rigoleur, d’après un texte de Marguerite Duras Nous avons tourné à Gordes dans la propriété de la réalisatrice, lieu isolé, entouré par la forêt - dont elle connaît les arbres, la lumière, le vent - durant le mois d’octobre, donc sans les cigales !
CQ2 (Seek You Too) de Carole Laure, photographié par Gérard Simon.