Pour Hélène Viard

par Jean-Michel Humeau

par Jean-Michel Humeau La Lettre AFC n°140

Sa table de montage était ouverte et son savoir, sa droiture offerts à tous sans compter. D’Orlando, le personnage de Shakespeare ou celui de Virginia Woolf, dont elle avait emprunté le nom pour sa société du fond de l’impasse Mousset, elle avait aussi repris la passion pour la vérité, la quête de l’identité et de l’unité au milieu de la dispersion et des apparences souvent propres à ce métier de cinéaste ?
Je croyais que j’étais mort était le titre du film qu’elle fit sur les êtres en sursis entre la vie et l’autre côté du miroir, parmi lesquels son frère, « de ces miroirs qui réfléchissent trop » comme disait Cocteau dans Orphée. Film profondément émouvant et juste, tant vis-à-vis des malades que du personnel soignant.
Hélène tu étais digne et belle et tu nous a donné une leçon de droiture, nous avons le sentiment de ne pas t’avoir assez donné en retour, et ce manque s’approfondit avec ton départ.