Projection de "L’Avenir de la mémoire", de Diane Baratier, AFC
Quand son père le cinéaste Jacques Baratier meurt, sa fille Diane découvre que l’un des trente films qu’il avait réalisés était perdu et que certains étaient en passe de disparaître. Ce constat amène une réflexion sur la disparition du cinéma.
« Le 8 novembre dernier, j’ai eu la chance de découvrir en avant-première le documentaire de Diane Baratier, AFC, L’Avenir de la mémoire, produit par Rouge Productions. J’incite vivement tout ceux que le passage de l’argentique au numérique dans la production et la postproduction des images cinématographiques (24 fois la vérité par seconde, quand même, suivant le célèbre aphorisme de JLG) intéresse, membres ou non de l’AFC bien sûr, à aller voir ce film.
Diane réussit un tour de force : rendre intéressante et émouvante cette histoire (pas très sexy au départ, il faut le dire !) pour les non chefs op’, qui sont quand même la majorité de l’espèce... Pour y parvenir, elle n’hésite pas à faire un film à la première personne, ce qu’elle assume au point de dire elle-même le texte avec une justesse qui m’épate (je pense à son humour distancé ou la simplicité avec laquelle elle évoque l’oubli dans lequel tombe le cinéma de son père). C’est courageux car on ne compte plus les films qui, empruntant ce procédé pour nous montrer qu’ils sont " d’Auteur ", virent à l’égotisme et au déballage intime sans intérêt. Ici l’histoire des films de Jacques Baratier qui renaissent grâce au numérique résume parfaitement l’ambivalence qui est la mienne (la nôtre ? on peut en débattre !) face à ces changements.
Il exhale de ce film un parfum de nostalgie douce-amère, superbement accompagné par la musique originale strictement instrumentale d’Alain Jomy (La Meilleure façon de marcher, Anthracite, La Petite voleuse, L’Accompagnatrice, etc. C’est aussi une réflexion sur les implications économiques, et donc politiques, de ces nouvelles technologies. Implications qui, comme l’obsolescence programmée, n’ont rien de nouveau dans le cinéma comme vous le découvrirez en voyant le film.
J’espère que ces lignes vous donneront envie de venir et d’échanger avec Diane ; si elles ont loupé leur but, sachez qu’on découvre dans ce film des jeunes premières et premiers comme Monique Koudrine, Daniel Borenstein ou encore Christian Lurin, nos futurs " banckables ". » Olivier Chambon, AFC
Mercredi 4 décembre 2013 à 17h - Salle Georges Franju - Projection numérique
Cinémathèque française
51, rue de Bercy - Paris 12e
Séance présentée par Diane Baratier.
Et aussi
Mercredi 4 décembre 2013 à 20h10 - Diffusion sur Ciné+ Classic
- Cycle " Toute la mémoire du monde " à la Cinémathèque française.