Rencontre exceptionnelle avec Russell Carpenter, ASC, à la Cinémathèque française

À l’occasion de la rétrospective intégrale des films de James Cameron à la Cinémathèque française (jusqu’au 19 juillet 2024), le Conservatoire des techniques cinématographiques, animé par Laurent Mannoni, propose, en partenariat avec le Fonds culturel franco-américain (FCFA), une Leçon de cinéma avec le directeur de la photographie Russell Carpenter, ASC, suive de la projection, en 3D, de Titanic.

Au programme :
- 18h30 : Leçon de cinéma de Russell Carpenter, le directeur de la photographie de Titanic et d’Avatar II et III.
- 19h45 : pause
- 20h : Projection de Titanic en 3D.

La Leçon de cinéma avec Russell Carpenter sera animée par Laurent Mannoni et Bernard Benoliel.

À propos de Russell Carpenter, par Laurent Mannoni
Russell Carpenter, né à Van Nuys, Los Angeles, s’exerce très jeune avec une caméra Super 8. Il découvre, foudroyé, Persona, d’Ingmar Bergman. Il entre au San Diego College ou le producteur Paul Marshall lui met dans les mains une caméra 16 mm. Son premier film, expérimental, est tourné sur une montagne russe du parc d’attractions de Belmont Park : début d’une carrière marqué par les prouesses et les défis techniques.

Employé à la télévision, Carpenter rencontre le réalisateur Thom Eberhardt qui lui propose de filmer un long métrage de zombie à petit budget mais en 35 mm, Sole Survivor (1984). Il s’initie alors vraiment à l’art du cinematographer, admirant notamment le style de Caleb Deschanel (avec qui il travaillera plus tard sur Titanic). Les tournages s’enchaînent, du premier film américain de John Woo (Hard Target, 1993) à deux Charlie’s Angels (2000 et 2003), en passant par Parched, film féministe de Leena Yadav tourné en Inde pour quelques dollars (2015), sorti la même année que le blockbuster Ant-Man (2015) dont il signe aussi la photo.

Russell Carpenter, sur le tournage de "Titanic", en 1997 - Photo ASC
Russell Carpenter, sur le tournage de "Titanic", en 1997
Photo ASC

La rencontre avec James Cameron est évidemment décisive. Cameron lui confie la photographie d’un film à gros budget, True Lies (1994), parce que le réalisateur, lui-même hyper exigeant, remarque que Carpenter est « très méticuleux », qu’il produit des images superbes, qu’il sait travailler en équipe, et « qu’il a les yeux qui brillent quand il voit quelque chose qu’il aime ». Carpenter filme ensuite pour Cameron, en 70 mm et en 3D, Terminator 2 3D (1996), destiné au parc d’attraction d’Universal.

Et le voilà embarqué sur l’énorme Titanic ! Une réplique du paquebot, de 260 mètres de long, est construite sur la côte mexicaine. Tourné en Super 35 mm, Titanic (1997) regorge de prises de vues sous-marines, de trucages optiques et numériques mixant morphing, motion picture, maquettes, animation de caches, fond vert, motion control, compositing. Le tournage est difficile, mais on connait la suite : triomphe international, recettes dépassant 1,8 milliard de dollars. Russell Carpenter obtient un Oscar pour la photographie de Titanic.

Quant au deuxième Avatar, la Voie de l’eau (2020, Carpenter a signé aussi le troisième épisode dont la sortie est prévue en 2025), tourné en Performance capture et en 3D avec des outils révolutionnaires, c’est le premier film 4K en relief, en HDR (High Dynamic Range), en son Dolby Atmos et enfin en HFR (High Frame Rate), soit 48 images par seconde offrant des images d’une fluidité parfaite. C’est dire la complexité du tournage mais, comme le dit Cameron, « If the shoot’s not exciting, the film’s not going to be exciting ».

Laurent Mannoni est directeur scientifique du patrimoine à la Cinémathèque française. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les débuts du cinéma et a été le commissaire d’une douzaine d’expositions.
Bernard Benoliel est directeur de l’action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.

À noter que le CNC et Arri sont partenaires de la rencontre.
Vendredi 14 juin 2024 à 18h30
Salle Henri Langlois
Cinémathèque française
51, rue de Bercy - Paris 12e