In memoriam

Disparition de Jimmy Glasberg, AFC, (1940-2023), un homme à la caméra

Jimmy Glasberg

Le directeur de la photographie Jimmy Glasberg, AFC, nous a quittés le 13 janvier 2023, dans sa quatre-vingt-troisième année. Héritier de ces pionniers, ces "hommes à la caméra" que l’on n’appelait pas encore "directeurs de la photographie", Jimmy Glasberg interrogea toute sa vie, par ses réflexions comme dans son travail, l’acte de filmer et ce qu’il appelait « le passage filial de l’image fixe à l’image animée. » Il nous laisse une filmographie riche par sa diversité et ses engagements.

Images fixes, images animées
Quand Jimmy Glasberg, AFC, évoquait son enfance et ses débuts derrière la caméra

Jimmy Glasberg

« OUF... Je craque... L’écriture est un vrai effort pour moi... J’ai fait relire à ma femme qui me dit que je parle trop de moi et pas assez de technique... Peut-être qu’elle a raison... Que penses-tu ? Tu peux reprendre et on en parle... » (Jimmy)
C’étaient très exactement les mots que Jimmy Glasberg m’avait écrits dans son mail pour accompagner sa bio... Je lui avais demandé de me raconter deux ou trois choses parce qu’une amie souhaitait mettre en avant des directrices et des directeurs de la photographie aux Rencontres Photographiques de la ville d’Arles où son père, photographe, avait déjà exposé. Ces rencontres ne se sont jamais produites et ce train - comme beaucoup d’autres - est resté à quai mais les mots de Jimmy sont restés sans que je n’ai eu besoin d’en "reprendre" un seul... (Gilles Porte, AFC)

À Jimmy Glasberg
Par Philippe Ros, AFC

Jimmy Glasberg

Écrire sur Jimmy Glasberg pourrait prendre la forme d’un livre tant il a créé, expérimenté, cherché sans cesse… Plus modestement, je me suis limité à des films qui me paraissaient marquer deux étapes dans sa carrière : les films courts sur Sam & Dave et Otis Redding et le long métrage Le Lien de parenté que j’ai fait à ses côtés comme cadreur.

Prendre une caméra, un acte qui engage, un geste qui a du sens
Jimmy Glasberg vu par Dominique Gentil, AFC

Jimmy Glasberg

J’ai commencé dans le métier comme électro, puis comme assistant caméra pour des reportages télé - qu’on n’appelait pas encore des documentaires. Ces films étant tournés en pellicule 16 mm, c’est un assistant, souvent aussi électro, qui chargeait les magasins. C’est ainsi, par l’entremise de mon ami Jean-Yves Escoffier, que j’ai commencé à travailler pour Jimmy Glasberg.

Marcel Mazoyer, étalonneur, nous a quittés

In memoriam

Marcel Mazoyer, étalonneur, est récemment décédé, le 2 octobre 2022, à l’âge de 82 ans. Le directeur de la photographie Jimmy Glasberg, AFC, souhaite lui rendre hommage ici en souvenir de son talent de technicien et artiste de l’image argentique.

En hommage à Pierre Soulages
Par Gilles Porte, AFC

In memoriam

Aujourd’hui le peintre Pierre Soulages est mort... Aujourd’hui je repense à ma rencontre avec Roger, en plein cœur du confinement 2020, dans le Gard, et aux mots que j’avais écrit dans l’éditorial de mai cette année-là.

Le directeur de la photographie Alexandre Lamarque, AFC, nous a quittés

Alex Lamarque

Les directrices et directeurs de la photographie de l’AFC ont appris avec une profonde tristesse le décès de leur confrère et ami Alex Lamarque, survenu des suites d’une longue maladie qui l’a emporté, le 15 septembre 2022, à l’âge de 58 ans. Opérateur de talent, celles et ceux qui l’auront côtoyé garderont de lui le souvenir d’un être chaleureux, curieux, disponible, d’une grande élégance d’approche et d’une très belle personne.

David Quesemand, AFC, se souvient de William Klein

In memoriam

William Klein nous a quittés le 10 septembre dernier à l’âge de 96 ans. Sociologue de formation, il fut successivement peintre abstrait, graphiste, photographe et cinéaste. Cet artiste protéiforme épris de pop culture bouscula les codes de la photographie et signa, dans les années 1960, quelques films devenus cultes comme Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? (photographié par Jean Boffety) et Mister Freedom (photographié par Pierre Lhomme, AFC). David Quesemand, AFC, évoque ici le tournage de son dernier film, Le Messie.

Hommage à Jean-Louis Comolli
Par Jimmy Glasberg, AFC

In memoriam

Essayiste et théoricien du cinéma, Jean-Louis Comolli est décédé le 19 mai 2022, à l’âge de 80 ans. « De la théorie à la pratique, de la critique de cinéma à la réalisation de films. Son parcours n’était pas unique mais a su refléter toutes les inquiétudes et les interrogations d’une époque qui s’agitait et d’une société qui se remettait en cause. » (Jean-François Rauger pour Le Monde) Jimmy Glasberg, AFC, témoigne.

Disparition de Jacques Perrin, acteur, producteur et réalisateur
13 juillet 1941 – 21 avril 2022

Jacques Perrin

Comédien puis producteur et réalisateur engagé, le parcours de Jacques Perrin n’emprunte pas les sentiers habituels d’une “carrière” cinématographique. Enfant de la balle, il a cependant tracé une voie originale et exigeante, affronté avec audace et ténacité les difficultés et les paris les plus improbables, se reconnaissant pour seul talent, celui de « savoir réunir des gens qui en possédaient. » Les personnes qui auront participé à ses films retiendront de lui, entre autres qualités, sa bienveillance, son courage, son obstination, sa confiance et son respect envers elles.

Jacques Perrin, un être d’exception
Par Michel Benjamin, AFC

Jacques Perrin

Comme beaucoup d’entre nous, la disparition de Jacques Perrin m’a beaucoup affecté. Il est de ces êtres qu’on croit immortels tellement ils remplissent votre paysage et qui vous montrent le chemin à suivre. Mon chemin, il m’a aidé à le tracer, au début, sur Le Peuple migrateur.

Jacques Perrin, une rencontre déterminante
Par Patrick Blossier, AFC

Jacques Perrin

On a tous et toutes un parrain ou une bonne fée qui nous a permis de rentrer dans le milieu très fermé du Cinéma. La rencontre avec Jacques Perrin a été décisive pour moi et en a entraîné beaucoup d’autres. Il cherchait un assistant caméra pour accompagner Luciano Tovoli sur le premier et unique film de Marc Grünbaum qu’il produisait, L’Adoption. On était en 1979, j’allais enfin travailler sur un long métrage ambitieux avec un chef opérateur talentueux.

Jacques Perrin, le plus libre des producteurs
Par Dominique Gentil, AFC

Jacques Perrin

Lors du tournage du film Le Peuple migrateur, cherchant désespérément la bonne solution pour filmer le vol particulier des cigognes, de grandes circonvolutions à travers les courant thermiques, j’avais suggéré d’utiliser une caméra Aaton A-Minima 16 mm, pour rendre plus aisé le travail de l’opérateur accroché à la nacelle d’un paramoteur. La réponse de Jacques Perrin avait été tranchante : « Dominique, nous tournons un film de cinéma en 35 mm ».