Floride

Comme chaque fois, partir vers un film avec un metteur en scène, c’est un engagement prodigieux, sensible, souvent silencieux, fait d’observation, d’écoute, puis d’avancées par touches, d’intuitions, de présence jamais relâchée. Et d’élans formidables, entouré d’une équipe de gens proches et réactifs.
Sandrine Kiberlain et, derrière elle, Jean-Claude Larrieu et Philippe Le Guay sur le tournage de "Floride" - Photo Séverine Brigeot
Sandrine Kiberlain et, derrière elle, Jean-Claude Larrieu et Philippe Le Guay sur le tournage de "Floride"
Photo Séverine Brigeot

Le film Floride est un éclat de plus qui brille dans la cinématographie de Philippe Le Guay. C’est le quatrième projet sur lequel je l’accompagne. Comment ne pas être sensible à son écriture, à ses approches, à l’apparition des personnages qu’il met en scène, à la justesse du ton et du geste sans cesse recherchés.

Il est proche des acteurs, qui deviennent avec tant de nuances ses personnages. Jean Rochefort est au sommet de son art, jusqu’à la douleur, de par une interprétation aussi forte. Bien que son attention aux autres, sa délicatesse, recouvrent de joie la réalité qui l’entoure. Sandrine Kiberlain y est souveraine et magnifique.
Tous les rôles autour sont comme chaque fois avec Philippe dessinés avec une émouvante justesse.

L’expérience de ce film est tout simplement inoubliable.
Depuis voila déjà trois films, nous travaillons sur chaque séquence avec deux caméras. Cette fois-ci la deuxième caméra était tenue avec intelligence et habileté par Tarik Rebeihi. C’est impensable de travailler une mise en scène avec deux caméras et pourtant, je constate que cette façon de faire, dans la mise en scène de Philippe, conduite avec art, devient invisible et apporte une montagne d’étonnement au résultat. Car elle prend sa place dans le secret des bois, capture au dernier moment grâce à une observation de chasseur, l’angle juste, les regard, la lumière, sans jamais nuire au déploiement de la première caméra. Une connivence du dernier moment s’établit en permanence entre les deux caméras. Réussie, cela devient un bonheur.

L’équipe est constituée de gens aussi compétents, qu’enchanteurs. Il y aurait à dire sur chacun. Pour ne parler que de "l’image", je dirais que le laboratoire Digimage s’est montré en chaque point remarquable. Si présents, disponibles et effacés maîtres des avancées avec rigueur.
Aline Conan a assuré l’étalonnage avec un vaste savoir-faire.

Équipe

Cadreur deuxième caméra : Tarik Rebeihi
1er assistant opérateur : Steve de Rocco
1er assistant opérateur 2e caméra : René-Pierre Rouaux
Chef électricien : Xavier Renaudot
Chef machiniste : François Coulin

Technique

Matériel caméra : Panavision Alga (2 caméras Arri Alexa XT Plus 4 Codex XR Drive 512 GB 2, lecteurs de disque Codex, série Cooke S4 en pieds –18, 25, 32, 40, 50, 65, 75, 100, 135 et 180 mm T2.0 1 –, zooms Angénieux Optimo 45/120 mm T2.6 en pieds et Cooke 300-600 mm)
Matériel éclairage : Transpalux
Matériel machinerie : Transpagrip
Laboratoire : Digimage
Effets numériques : Fredéric Moreau
Coloriste : Aline Conan