Des perles rares à (re)découvrir sur la plateforme Henri

Contre-Champ AFC n°310

Depuis son lancement par la Cinémathèque française, le 10 avril 2020, la plateforme Henri - en hommage à son père fondateur, Henri Langlois - propose, chaque soir à 20h30, la surprise d’un film rare qu’elle aura sauvegardé et restauré au cours des vingt dernières années. Sur le nombre de films programmés, nous avons sélectionné quelques perles rares, à ne manquer sous aucun prétexte, et tenons à jour les toutes dernières mises en ligne.

Les perles à ne pas manquer :

  • Montage de films muets français
    Montage de films et d’extraits de films muets français de 1895 à 1930 réalisé par Henri Langlois pour une projection événement au Palais des Congrès en 1974.
  • Fièvre, de Louis Delluc (1921), photographié par Alphonse Gibory et Georges Lucas.
  • Le Double amour, de Jean Epstein (1925), photographié par Maurice Desfassiaux et Nicolas Roudakoff.
  • Le Lion des Mogols, de Jean Epstein (1924), photographié par Joseph-Louis Mundwiller et Fedote Bourgassoff.
  • Le Toit de la baleine, de Raoul Ruiz (1981), photographié par Henri Alekan, AFC, (cadreur : Theo Bierkens, NSC ; assistant réalisateur : François Ede).
    Lire le témoignage de François Ede à propos du tournage du film et du travail d’Henri Alekan.
  • Le Brasier ardent, d’Ivan Mosjoukine (1923), photographié par Joseph-Louis Mundwiller et Nicolas Toporkoff.
  • Feu Mathias Pascal, de Marcel L’Herbier (1924), photographié par Paul Guichard, Jean Letort, Fedote Bourgassoff et Jimmy Berliet.

Les dernières mises en ligne :

  • Les Misérables, d’Henri Fescourt (1925), photographié par Georges Lafont, Raoul Aubourdier, Karémine Mérobian et Léon Donnot.
    Episode #1 - Episode #2 - Episode #3 - Episode #4.
    Cette restauration 4K a été effectuée en 2015 au laboratoire du CNC en collaboration avec la Cinémathèque de Toulouse et en partenariat avec Pathé et la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.
  • Avoir 20 ans dans les Aurès, de René Vautier (1971), photographié par Pierre Clément et Daniel Turban.
    Film disponible jusqu’au mercredi 15 juillet.
  • Un jour, le Nil, de Youssef Chahine (1964), photographié par Aleksandr Chelenkov et You-Lan (Yolanda) Tchen.
    Coproduction égypto-soviétique, ce film fut tourné en Sovcolor et Scope 35 mm puis gonflé en 70 mm (d’où l’appellation Sovscope 70) par le célèbre couple, à la ville comme derrière la caméra, Aleksandr Chelenkov et Yolanda Tchen, tous deux diplômés du VGIK (l’école de cinéma de Moscou) en 1928 et 1935.
  • Germinal, d’Albert Capellani (1913), photographié par Pierre Trimbach.
    Note : avant la Première Guerre mondiale, les génériques ne mentionnaient pas les noms des opérateurs. Il reste donc très difficile de créditer avec certitude la présence d’un tel ou un tel sur un film avant 1918. Concernant Germinal, de Capellani, la présence de Pierre Trimbach est avérée puisqu’il l’évoque dans son propre livre de souvenirs, Quand on tournait la manivelle, mais certaines sources ajoutent Karémine Mérobian et Louis Forestier. La présence de ce dernier paraît peu probable puisqu’il s’était installé en Russie dès 1910 et qu’il est lui aussi l’auteur d’un livre de souvenirs (en russe) dans lequel il n’évoque jamais un retour en France...
    Citons cet extrait du livre de Pierre Trimbach : « Germinal fut un grand succès peut-être plus que Les Misérables et ce fut un grand succès pour Capellani et nous, opérateurs : mais le grand malheur pour nous, c’est que nous étions, à cette époque, ceux sur qui repose le succès du film (photo, éclairage) mais toujours ignorés du public. Ce n’est qu’après la guerre que le syndicat des opérateurs exigea que sur les films figure le nom de l’opérateur, comme y figuraient celui des artistes et du metteur en scène. »
  • J’ai huit ans, de Yann Le Masson et Olga Poliakoff, avec la collaboration de René Vautier (1961) et Algérie, année zéro, de Marceline Loridan-Ivens et Jean-Pierre Sergent (1962), photographié par Bruno Muel.
    Films disponibles jusqu’au samedi 11 juillet 2020.
  • Incident urbain, de John Lalor (2013), photographié par Eric Gautier, AFC.
    La rencontre, sur l’esplanade de la Bibliothèque François Mitterrand, de deux personnages énigmatiques, Costello (Jean-François Stévenin) et le Colonel (André S. Labarthe). Un long et trouble passé semble lier les deux hommes.
  • Conversation avec Henri Langlois, de Pierre-André Boutang (1975).
    Henri Langlois, interviewé dans le Musée du cinéma au Palais de Chaillot, évoque sa vision de l’histoire du cinéma et des chefs-d’œuvre qui l’ont jalonnée.
  • Protéa, de Victorin Jasset (1913), photographié par Lucien Andriot.
    Rappelons que Lucien Andriot était le frère cadet de Josette Andriot, héroïne de ce film. Il avait débuté au sein des laboratoires Eclair avant de passer derrière la caméra entre 1909 et 1914. Envoyé par Eclair aux Etats-Unis, il s’y installera définitivement et effectuera une belle carrière de directeur de la photographie jusqu’au début des années 1950. Il fut membre de l’ASC à partir d’octobre 1933.
  • L’Inondation, de Louis Delluc (1923), photographié par Alphonse Gibory.

PS Les notes concernant les directeurs de la photographie cités (plus simplement appelés opérateurs, aux tout débuts du cinéma), sont rédigées par Marc Salomon, membre consultant de l’AFC.