La directrice de la photographie Hélène Louvart, AFC, parle de son travail sur "L’intrusa", de Leonardo di Costanzo

par Hélène Louvart

Film italien entièrement tourné dans la banlieue de Naples, dans un lieu unique, un centre de loisirs pour enfants, que nous avons en partie fait construire. Une méthode de cadre très libre, très subjective d’une manière générale, et beaucoup plus "posée" à d’autres moments. Mais très "instinctive" le plus souvent possible.

Leonardo vient du documentaire, et malgré son premier film très construit par l’image (magnifiquement éclairé et cadré par Lucas Biggazi), il souhaitait injecter dans L’intrusa une forme de liberté, afin de capter des moments de jeu qui seraient peut-être plus spontanés si la camera était plus "flexible". Le scénario était par contre très construit scène par scène, et la lumière était très précise aussi. Des nuits bien sombres, des intérieurs assez peu lumineux et des extérieurs entre nuages et soleil, sans se soucier de la continuité narrative.

Nous voulions tourner en Super 16 mm, mais le support numérique a gagné la bataille. Nous avons tourné avec l’Arri Alexa Mini et les Mini Cooke S4, et c’est un film très simple d’apparence, en évitant (ce qui a été le plus difficile) de tomber dans le rendu numérique, trop défini pour les peaux et les décors, si on ne freine pas un peu l’aspect "haute définition".

Un film fait totalement en harmonie avec les acteurs (et les non-acteurs). Le personnage principal, Rafaella Giordano, étant danseuse et chorégraphe, la caméra devait "épouser" son rythme de marche. Ce qui a été un vrai plaisir pour moi.

J’étais entourée par une équipe italienne avec qui j’avais déjà souvent travaillé, et Naples est une ville incroyable.