L’éditorial de juin 2025, par Jean-Marie Dreujou, président de l’AFC

L’arrivée au Festival de Cannes nécessite souvent un temps d’adaptation. Cette année particulièrement, j’ai ressenti ce décalage entre la vie de la Croisette et la situation mondiale. Heureusement, dès les premières projections, la magie du cinéma nous plonge dans l’actualité avec des films parfois historiques, parfois futuristes, souvent politiques.

Le Festival de Cannes, l’un des événements cinématographiques le plus prestigieux au monde, est né d’une vision audacieuse et d’un désir de liberté artistique. Fondé à l’initiative de Jean Zay, alors ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts, ce festival est bien plus qu’une simple célébration du cinéma : il est un symbole de résistance et d’indépendance culturelle.

Dans les années 1930, face à une Europe marquée par la montée des régimes totalitaires, Jean Zay, passionné de cinéma et convaincu de son pouvoir éducatif et culturel, voit dans ce festival une opportunité de rassembler les talents du monde entier autour d’une compétition de haute volée et un moyen de promouvoir les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

La première édition du Festival de Cannes prévue pour septembre 1939 n’aura pas lieu, la Seconde Guerre mondiale empêchant sa tenue. Jean Zay, assassiné par la milice en 1944, ne verra jamais son projet aboutir. Cependant, son idée survit et le festival est finalement lancé en 1946, devenant rapidement un événement incontournable du cinéma mondial.

Aujourd’hui, en célébrant ce festival, nous honorons non seulement le cinéma, mais aussi les valeurs de résistance et d’indépendance qui ont inspiré sa création.

Pour l’AFC, ce Festival de Cannes est aussi l’occasion de rappeler l’importance de la photographie cinématographique dans la narration visuelle et de célébrer les talents qui contribuent à faire du cinéma un art universel.