Mon colonel

Produit par KG - Michèle Gavras, Mon colonel a été adapté par Costa Gavras et Jean-Claude Grumberg d’après un roman de Francis Zamponi. Le film est réalisé par Laurent Herbiet.
J’ai tourné Mon colonel après Indigènes. Les deux films évoquent nos difficultés à parler du passé colonial de la France. Les deux films sont en Scope anamorphique. La comparaison s’arrête là.

Mon colonel est l’histoire d’un colonel en retraite (Olivier Gourmet) assassiné en 1990.
L’enquête militaire menée par une jeune femme (Cécile de France) s’appuie sur un journal écrit par un jeune appelé (Robinson Stévenin) pendant son séjour en Algérie en 1958 auprès du Colonel en poste dans le Constantinois.

La production souhaitait tourner en HD pour des raisons économiques. J’ai réussi à les convaincre de tourner la partie contemporaine (années Mitterrand) en 35 mm, et la partie guerre d’Algérie en HD noir et blanc. Je n’avais jamais tourné en HD et je ne me sentais pas prêt pour tourner des extérieurs en HD couleur. On a fait des essais comparatifs très intéressants chez Iris caméra avec la Panasonic Varicam, la Sony 900 et la Viper. Le retour en 35 mm N&B a été fait aux laboratoires Eclair. Le choix s’est porté sur la Varicam avec des Digi Prime Zeiss et un tube anamorphique Canon pour les plans très larges (voir détails ci-dessous en nota bene).

L’étalonnage numérique a été confié a Raymond Terrentin sur le Lustre. Il a appliqué une LUT (look up table) sur les plans tournés en HD. Le seul risque de ce procédé est de récupérer une légère dominante sur le N&B, puisque les copies sont tirées sur pellicule couleur (Kodak 5283).
Je profite de cette Lettre pour remercier le laboratoire Eclair qui a fait preuve d’une extrême vigilance dans le tirage de la série pour éviter ce problème.

Depuis le tournage de Mon colonel, j’ai continué à me familiariser avec la HD, j’ai tourné un court métrage de Mona Achache intitulé WaWa (toujours en N&B avec un élément de l’image qui garde sa couleur) et un film pour la télévision réalisé par Christian de Chalonge, une adaptation de L’Avare de Molière avec Michel Serrault (en couleur, mais uniquement en intérieur). En ce moment je tourne un premier film d’Anne Le Ny et je suis très heureux de retrouver le 35 mm...

NB Le format 1:2,35 en HD sur la Varicam comme sur la Sony (les objectifs utilisés étant sphériques) ne s’obtient comme en Super 35 qu’en dessinant le format dans le capteur.
On utilise que la moitié de la surface du capteur et la définition devient assez médiocre pour les plans très larges. Canon a conçu un tube anamorphique pour la HD qui permet d’utiliser toute la taille du capteur. Le tube se positionne entre l’objectif et la monture. On pourrait utiliser le tube avec tous les objectifs, mais sa longueur (environ 35 cm) déséquilibre considérablement la caméra et son utilisation devient complexe à la main ou sur un Steadicam. C’est pourquoi je ne l’ai utilisé que sur les plans très larges.

Équipe

1er assistant opérateur : Eric Blanckaert
2e assistant opérateur : Simon Blanchard
Chef machiniste : Yves Van der Smissen
Chef électricien : Xavier Renaudot

Technique

Pellicule : Kodak 250 Daylight
Matériel caméra : Iris Caméra
Caméras numériques : 2 Varicam de Panasonic équipées de Zeiss Digi Prime
Caméra film : Moviecam équipée de Hawks anamorphiques
Matériel électrique : Locaflash et fluos de Soft Lights
Laboratoire : Eclair
Etalonnage numérique : Raymond Terrentin