Une école de cinéma pour les jeunes de pays pauvres

La Lettre AFC n°113

Les ateliers Varan sont nés à la fin des années 1970. Le gouvernement du Mozambique, qui accède à l’indépendance, demande à des cinéastes européens tels Jean-Luc Godard et Jean Rouch de venir filmer cet événement. Rouch de dire : « Je ne peux pas parler d’un pays que je ne connais pas mais j’achète des caméras, de la pellicule et je viens sur place former des gens pour qu’ils filment eux-mêmes la réalité de leur pays ».
Une association est créée, matériel et savoir-faire restent sur place, utilisés par les stagiaires devenus formateurs, et l’apprentissage cinématographique suit son cours.

Des stages sont depuis régulièrement organisés, plus ou moins fréquents en fonction des moyens à disposition (un stage à l’étranger coûte 140 000 euros). Ils ont mené les ateliers Varan en tout type de contrées. Pendant trois mois, les apprentis cinéastes apprennent le maniement de la caméra et la prise de son, rencontrent des professionnels, élaborent, tournent puis montent un court métrage.
Les expériences à l’étranger se renouvellent avec des bonheurs divers. En Roumanie, le matériel n’est pas utilisé, le cinéma n’étant pas la première priorité économique des habitants, au Cambodge, il se pérennise dans la qualité. Financés grâce au sponsoring, à la prévente de documentaires ou aux crédits accordés par les ambassades, les ateliers dépendent aussi souvent du bon vouloir des autorités locales.