Lors de l’édition 2023 du Micro Salon, les 9 et 10 février, l’AFC proposait des conférences et des présentations de plusieurs de ses membres associés dont certaines on été captées, à l’exemple de "Production virtuelle", "Divé+", Arri, Canon, FilmLight, MPC Paris, Panasonic et Poly Son. Elles sont désormais en ligne, visibles soit sur le site Internet du Micro Salon, soit sur la chaîne Vimeo de l’AFC.
Pour son nouveau film, Divertimento, sorti en salles mercredi 25 janvier, Marie-Castille Mention-Schaar a confié l’image à Naomi Amarger, qui fut comédienne pour deux de ses précédents films. Récemment passée de l’autre côté de la caméra après son cursus à l’ENS Louis-Lumière, la cheffe opératrice nous raconte son parcours et sa première expérience de long métrage, pour ce film inspirant retraçant les débuts de la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani et de sa sœur violoncelliste Fettouma Ziouani, et leur combat en tant que jeunes femmes pour se faire accepter dans un milieu encore très masculin… (MC)
Après des études scientifiques, Babette Mangolte choisit de bifurquer vers le cinéma et rentre à l’école de Vaugirard. Sortie diplômée en 1966 (avec entre autres Noëlle Boisson, devenue monteuse ou Philippe Rousselot, AFC et Eduardo Serra, AFC), elle part ensuite pour New York en octobre 1970. Une visite de trois mois devient un séjour de huit mois avec un retour après un été à Paris revenir à New York pour une autre année. C’est là, en octobre 1971, qu’elle rencontre la jeune cinéaste Chantal Akerman, ce qui la mène à filmer Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles, en 1975, une œuvre désignée depuis décembre 2022 comme le meilleur film de tous les temps selon le magazine Sight & Sound, publication officielle du British Film Institute. Retour avec elle sur le tournage en 1975 de ce manifeste féministe de 3h30 porté par l’interprétation de la grande Delphine Seyrig. (FR)
Dans une maison sombre aux volets perpétuellement fermés, Mia, une fillette édentée, vit seule en compagnie d’Albert, un homme payé pour prendre soin d’elle. C’est à partir de cet argument assez épuré que démarre le nouveau film de Lucile Hadzihalilovic, dans une ambiance d’uchronie qui n’est pas sans rappeler celle des premiers films du tandem Caro et Jeunet. Marc Caro ayant apporté une petite touche de direction artistique en concevant un étrange appareil buccal chargé de recueillir la salive de la jeune protagoniste. C’est Jonathan Ricquebourg, AFC, qui signe les images de ce film fantastique presque gothique où le spectateur cherche parfois ses repères. (FR)
Le cinéma de Jean-Marie Straub et de sa compagne Danièle Huillet était une œuvre radicale et exigeante. Depuis Les Chroniques d’Anna Magdalena Bach, en 1967, un portrait rigoureux de la femme du cantor de Leipzig, le couple de cinéastes n’a eu de cesse d’explorer la littérature, le théâtre, la musique et la poésie. Renato Berta, AFC, a été l’un de leur plus fidèle compagnon de route, signant l’image de plus d’une dizaine de leurs films. Il revient avec nous sur cette expérience de cinéma unique. (FR)
À l’occasion de la sortie sur les écrans, le 4 janvier 2023, de Tirailleurs, de Mathieu Vadepied, lire ou relire l’entretien dans lequel le directeur de la photographie Luis Armando Arteaga parle de son travail sur le film, sélectionné au 75e Festival de Cannes en ouverture de la section Un Certain Regard.
Alors que sort sur les écrans, le 21 décembre 2022, Le otto montagne (Les Huit montagnes), de Charlotte Vandermeersch et Félix Van Groeningen, lire ou relire un entretien dans lequel le directeur de la photographie Ruben Impens, SBC, évoque le tournage du film, Prix du jury au 75e Festival de Cannes – ex æquo avec EO, de Jerzy Skolimowski.
A l’occasion de la sortie sur les écrans, le 14 décembre 2022, de Corsage, de Marie Kreutzer, lire ou relire les propos de la directrice de la photographie Judith Kaufmann, BVK, qui évoque ses choix esthétiques et techniques sur le film, sélectionné au 75e Festival de Cannes, section Un Certain Regard.
De retour dix ans après sa dernière venue à Camerimage, Lol Crawley, BSC, est venu présenter durant cette édition le nouveau film Noah Baumbach (Frances Ha, Marriage Story…), prévu pour une sortie sur Netflix le 30 décembre. Pour son projet le plus ambitieux, le réalisateur adapte le roman éponyme de Don DeLillo, White Noise. A l’occasion d’une conférence et d’une interview en tête-à-tête, Lol Crawley est revenu en détails sur le tournage de cette épopée familiale, qui se retourne avec un regard critique et amusé sur la société américaine des années 1980. (CC)
Lors d’un entretien à Camerimage 2022, le réalisateur Edward Berger et le chef opérateur James Friend, ASC, BSC, nous parlent de leur travail sur À l’Ouest, rien de nouveau, nouvelle adaptation d’Eric Maria Remarque sortie le 28 octobre sur Netflix et nommée en Compétition principale. Ils racontent la construction d’un film de guerre chevillé à son personnage, expliquent leurs choix d’objectifs, de découpage et le tournage avec une caméra grand format. (CC)
Candidat à la Grenouille d’or de la compétition principale, le film Elvis est aussi l’occasion pour Camerimage de remettre à son réalisateur Baz Luhrmann le "Special Award for Outstanding Director". Pour sa seconde coopération avec la cheffe opératrice Mandy Walker, ACS, ASC, (sa quatrième si l’on inclut deux publicités réalisées pour Chanel), le réalisateur renoue avec le film musical, qui avait rythmé le début de sa carrière. Qu’il adapte un roman (The Great Gatsby), une pièce de théâtre (Roméo + Juliette) ou qu’il s’appuie sur des faits historiques (Australia), Baz Luhrmann a toujours su emmener les histoires dans son univers unique, chatoyant et sensible à la fois. Elvis ne fait pas exception à la règle : bien plus qu’un simple biopic, le film est une véritable exploration des États-Unis du milieu du XXe siècle, en tension constante « entre le show et le biz », selon les propos de Baz Luhrmann, à travers un personnage que le réalisateur tente de dépouiller de son aspect iconique, pour lui rendre son humanité et sa sensibilité. (MC)
En compétition à Camerimage 2022, l’inquiétant clip du morceau "Zeit" du groupe allemand Rammstein combine les défis techniques : studio rempli de sable, tournage sous l’eau, plans montés à l’envers, et tout cela au ralenti. Le chef opérateur Fabian Gamper nous raconte comment il a pu composer avec tous ces facteurs. (CC)
Parler de l’inceste et de ses conséquences n’est pas forcément chose facile à l’écran. C’est pourtant le choix de la réalisatrice belge Emmanuelle Nicot et de son premier film Dalva, présenté à l’origine dans la sélection de la Semaine de la critique cannoise 2022. Désormais en compétition à Camerimage pour le meilleur premier film – et également la meilleure première photographie pour Caroline Guimbal –, c’est avec cette dernière que Pascale Marin, AFC, revient sur les enjeux d’un tel projet. (FR)
Chaque année, le festival Camerimage met à l’honneur le travail d’image des vidéo clips lors de la grande projection de gala du mercredi après-midi. Un événement phare de chaque édition qui rassemble l’ensemble des festivaliers proposant une fenêtre unique sur les films les plus inventifs de l’année passée. Parmi les concurrents pour la Grenouille d’or de la vidéo musicale 2022, se trouvent le réalisateur Theo Lindquist et le directeur de la photographie Edu Grau, qui ont mis en image le clip "5D", de la chanteuse Lykke Li. Un étonnant ballet cyclique bien en phase avec l’ambiance mélancolique de la chanson. (FR)
Après ses études à La Fémis, Negin Khazaee s’est installée à Vancouver. Elle vit entre la France et le Canada, des métiers de DIT et directrice de la photographie. Cette année, elle présente à Camerimage, dans la compétition Courts métrages documentaires, Churchill Polar Bear Town, d’Annabelle Amoros. Un documentaire dans le grand nord canadien, sur la petite ville de Churchill, 800 habitants, et sa relation ambiguë avec les ours polaires. (MC)
Prolongeant plus que ne reconstituant le film culte de Nicholas Roeg (The Man Who Fell To Earth, 1976) – où David Bowie incarne un extra-terrestre à la recherche sur Terre d’un moyen de sauver sa propre planète – la série TV éponyme réadapte le roman d’origine en y injectant une bonne dose de modernité. C’est l’impeccable comédien britannique d’origine nigérienne Chiwetel Ejiofor (Dirty Pretty Things, Twelve Years a Slave...) qui prête désormais ses traits au visiteur d’une autre galaxie, tandis que Noémie Harris (la mère dans le film Moonlight) y interprète la terrienne qui va être forcée de l’accompagner dans sa mission. Le scénario signé Alex Kurtzman et Jenny Lumet saisit bien sûr l’opportunité de montrer la réalité sociale de l’Amérique actuelle, comme en écho à cette nouvelle de science fiction où le thème de l’étranger est au centre du propos. Tommy Maddox-Upshaw est le maître d’œuvre des images. Il revient avec nous sur les défis posés par le tournage de cette série, produite entre l’Espagne et le Royaume-Uni, et diffusée depuis avril 2022 sur Showtime. (FR)
En prenant la décision de produire une nouvelle adaptation du plus grand classique de la littérature suédoise, le cinéaste norvégien Erik Poppe (Utoya, 22 juillet) s’affaire à un travail délicat. Déjà porté à l’écran en 1971 par Jan Troell, avec en tête de casting Max Von Sydow et Liv Ullman – les deux plus grandes stars scandinaves du moment - on peut dire qu’un remake n’est pas forcément chose aisée... Force est de constater à la vision du film que la mission est plutôt réussie, proposant à l’écran une version moderne d’une histoire classique, où les thématiques actuelles du migrant, de la condition de la femme et de la religion infusent chaque scène. C’est John Christian Rosenlund, FNF, qui s’occupe d’éclairer cette saga, avec un dispositif de mise en scène souvent minimaliste. (FR)
Sélectionné dans la compétition "Premiers films", The Quiet Girl, de Colm Bairéad, est un drame dans l’Irlande rurale des années 1980, qui met en scène la vie d’une jeune fille dont les parents en difficulté l’envoient passer l’été chez un couple de cousins. Un film qui joue beaucoup sur les non dits et sur une fausse apparence de distance pour mieux révéler au cœur du récit beaucoup de secrets. Ce portrait très touchant du début de l’adolescence est interprété par la jeune Catherine Clinch qui irradie de talent sur l’écran. C’est aussi le deuxième film en gaélique pour la DoP irlandaise Kate Mc Cullough après le très beau Arracht, de Tom Sullivan (à Camerimage 2020). Notons que Kate a également un lien particulier avec la Pologne, puisqu’elle a fait ses études à l’école de cinéma de Łódź... (FR)