Chère Annick

par Eric Guichard

par Eric Guichard La Lettre AFC n°160

Chère Annick,

Alors jeune opérateur, je me souviens aujourd’hui comme hier du premier jour où je suis venu rue Pierre-Charron, sans rendez-vous, un peu perdu et anxieux, me présenter à vous et découvrir vos pellicules.

Je me souviendrai toujours de votre accueil avec Gérald, de la simplicité avec laquelle vous m’avez reçu, du temps que vous avez consacré à répondre à mes questions qui, certainement, devaient être bien naïves.
Ce fut mon premier contact avec toi et Gérald et vous m’avez non seulement fait confiance, mais donné confiance.

La force de Gérald résidait dans cette simplicité des relations. Derrière sa discrétion empreinte de timidité, se cachait une passion qui l’animait, celle de toujours être à l’écoute des directeurs de la photographie. Jamais il ne se mettait en avant, mais tout était fait pour que chacun d’entre nous soit sur un pied d’égalité quel que soit le projet.

Vous avez su créer de la convivialité dans les rendez-vous chaleureux et discrets au coin d’un restaurant ou d’une projection. Gérald et toi avez toujours redoublé d’efforts pour nous soutenir et valoriser le travail des opérateurs du court au long métrage.

Gérald était une personnalité discrète qui a voulu partir dans la discrétion. Il n’aimait pas les honneurs, il aimait le cinéma et les gens qui le fabriquaient. Je ne sais comment lui rendre hommage sans qu’il rougisse. Il reste un homme généreux qui nous manquera et dont j’admire le respect qu’il avait pour chacun.

Je voudrais à travers ces mots te remercier pour votre soutien de toujours et te dire simplement que dans ces moments de tristesse, je pense à toi, à toute l’équipe de Fuji, à Gérald et à ses proches.

Amicalement,

Eric Guichard