Deux mesures renforcent la possibilité d’interdire des films

par Isabelle Regnier

La Lettre AFC n°128

Dans son rapport, Blandine Kriegel faisait du cinéma le premier responsable de la violence à la télévision et préconisait un durcissement des normes de la censure.
Le décret modifie la composition de la commission. Le poids des représentants des milieux médicaux et familiaux y est largement renforcé, aux dépens des experts des affaires sociales, de l’éducation nationale et de la jeunesse. D’autre part, le décret supprime la nécessité d’une majorité qualifiée pour interdire des films aux moins de 18 ans. Par ailleurs, le décret prévoit de faire siéger un représentant de plus du milieu du cinéma et définit les conditions d’une interdiction aux moins de 18 ans qui concernera « des œuvres comportant des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence ».
Une telle décision menace, au-delà des recettes en salles, certains engagements de préachat ou de coproduction, ceux des télévisions en particulier, dont les horaires de programmation sont directement déterminés par le seuil des interdictions.
(Isabelle Regnier, Le Monde, 13 décembre 2003)