Exposition "Cinematographer", au musée Nicéphore Niépce, derniers jours

En parallèle avec l’exposition "Chefs Op’ : L’autre photographie", organisée dans le cadre du 5e Festival Chefs Op’ en Lumière de Chalon-sur-Saône, le musée Nicéphore Niépce présentait "Cinematographer", une sélection de travaux photographiques personnels réalisés par des membres de l’AFC. Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore visitée, les derniers jours de l’exposition sont comptés car elle fermera ses portes le 21 mai prochain.

Rappel de la présentation de l’exposition par le musée Nicéphore Niépce
Faut-il le rappeler, le cinéma est l’émanation de la photographie. Il a fallu d’abord décomposer le mouvement en images fixes, (ce qu’ont fait Jules Étienne Marey et Edweard Muybridge dans les années 1870), puis trouver le moyen de faire défiler ces images au rythme de 24 par secondes pour les animer (les frères Louis et Auguste Lumière, 1895). Dans les années 1930, la photographie se répand dans les livres, dans la presse, prend peu à peu le pas sur le texte, et adopte les codes narratifs cinématographiques (séquences, expressivité, etc.). Les histoires se racontent par l’image. Et si longtemps seront étudiées les différences entre image fixe et image animée, le passage aux technologies numériques au début des années 2000 semble avoir atténué les réflexions sur les antagonismes des deux pratiques pour les concentrer sur leurs concordances. Notre culture visuelle ne s’arrête plus à cette opposition et la frontière est désormais poreuse. Par l’opération du montage et l’organisation des séquences entre elles, le cinéma fait des histoires. Un film est un travail d’équipe : chaque rôle est déterminé, chaque tâche décomposée. Au-delà du scenario, du rôle du réalisateur, du jeu des acteurs, les techniciens participent aussi aux effets narratifs : les ingénieurs son, les décorateurs, accessoiristes, et les chefs opérateurs ou directeurs de la photographie. En anglais, ces derniers se désignent avec la neutralité du vocable "Cinematographer". Ceux-là sont des professionnels de l’image, des professionnels du cadrage et de la lumière.

Quand la caméra est éteinte et l’équipe de tournage au repos, certains, certaines, de ces "cinematographer" retournent à la photographie. Ils et elles continuent de cadrer, de regarder le monde à travers un viseur, d’observer, d’attraper les lumières, les couleurs, de capter les ambiances. Certains, certaines commencent de nouvelles histoires, plus intimes, plus solitaires, mais toujours écrites avec la lumière. Des histoires amorcées, en images, comme des « photogrammes de films qui n’existent pas » (Pascale Marin).

L’exposition présente les séries photographiques de : Gertrude Baillot, Céline Bozon, Sébastien Buchmann, Rémy Chevrin, Jean-Marie Dreujou, Denis Lenoir, Laurent Machuel, Pascale Marin, Claire Mathon, David Nissen, Pierre Novion et David Quesemand.

Commissariat de l’exposition : Émilie Bernard et Emmanuelle Vieillard.

Musée Nicéphore Niépce
Tous les jours sauf le mardi et les jours fériés
De 9h30 à 11h45 et de 14h à 17h45
28, quai des Messageries
Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)