Extérieur Jour...

Entretien entre Pierre Lhomme et Eric Guichard

par Eric Guichard La Lettre AFC n°125

Pierre Lhomme demande à Eric guichard de parler de son tarvail sur le film d’Eric Valli " Himalaya, l’enfance d’un chef ".

Pierre Lhomme : Le leitmotiv de la lumière en extérieur, pour moi, c’est que, quelles que soient les circonstances, on vous impose une collaboration : vous faites équipe avec le bon Dieu, et tout votre savoir-faire est lié à votre capacité à faire équipe avec Celui qu’on vous impose. Et s’il y a quelque chose d’essentiel dans les décors naturels, ce sont les découvertes. Maîtriser la découverte c’est commencer à maîtriser l’image cinématographique. Cela rejoint les sentiments qu’on peut avoir par rapport au tournage en extérieur : vous avez affaire avec la bonne ou la mauvaise nature. Il faut être modeste avec elle car on en voit vraiment de toutes les couleurs. C’est très éprouvant, et il ne faut pas perdre de vue que, souvent, il ne faut pas ajouter de la lumière, mais en enlever.

Eric Guichard : Et finalement le public a toujours l’impression que de tourner en extérieur est plus facile, mais c’est faux.

Extrait d’Himalaya, l’enfance d’un chef, séquence " Le sentier des démons ".

Avez-vous fait des repérages pour Himalaya ?

E. G. : Non je suis parti tout de suite. J’avais vu des photos et les repérages filmés. Avec Eric Valli, j’ai eu la chance d’avoir un metteur en scène qui est photographe, donc effectivement je partais non pas avec une certaine facilité car ce n’est jamais simple, la photo et le cinéma étant deux choses différentes, mais j’allais là-bas quand même avec quelqu’un qui a un œil, qui a un regard sur la lumière, le rapport à la photographie est donc un tout petit peu plus facile et surtout plus simple à expliquer particulièrement lorsque l’on a des contraintes.

P. L. : C’est-à-dire que tu as un metteur en scène qui a les yeux ouverts, et l’on travaille souvent avec un metteur en scène qui a les yeux fermés. Ça paraît bizarre mais c’est souvent le cas. Les yeux fermés au tournage et ouverts en projection.

suite de l’article