Foxfire, confessions d’un gang de filles

Le film est l’adaptation d’un roman de Joyce Carol Oates. L’histoire se déroule dans les années cinquante, dans une petite ville des Etats-Unis où un groupe de jeunes adolescentes en rupture de famille et d’école décident de vivre ensemble dans une vieille ferme abandonnée. Livrées à elles-mêmes, elles vont former un gang qui prendra pour cible les hommes et leur argent.

Comme pour la plupart de ses films, Laurent a voulu travailler avec des acteurs non professionnels. Il a donc passé plusieurs mois à Toronto pour trouver les jeunes filles qui pourraient former cette bande de filles et il a multiplié les répétitions en amont du tournage.
Laurent voulait intervenir le moins possible pour recréer ces années d’après-guerre. Pour retrouver l’atmosphère d’une petite ville ouvrière des années cinquante, nous avons tourné à Sault-Sainte-Marie, une ville industrielle au nord de Toronto à la frontière du Michigan où rien ne paraissait avoir bougé depuis des décennies.

Nous nous sommes plongés dans le travail de photographes comme Joseph Sterling et Bruce Davidson qui ont beaucoup photographié les adolescents et les bandes à cette époque. Nous avons regardé le rendu des couleurs chez un autre photographe, Fred Herzog, dont les clichés étaient assez pastels avec seulement quelques couleurs très fortes.
En voyant ces photos, nous nous sommes dit qu’il fallait retrouver cet esprit et se mettre dans la position d’un documentariste qui ferait un film sur cette bande de filles. Nous savions que de toute façon, la fiction allait l’emporter car il y avait un vrai souffle romanesque apporté par le livre de Joyce Carol Oates.

Nous avons tourné à deux caméras en permanence. Tout à l’épaule. J’ai fait appel à une excellente cadreuse, Sylvaine Dufaux, qui a su se fondre dans le projet. Nous avons eu une vraie connivence pour appréhender toutes les scènes de groupe où il fallait, avec beaucoup d’intuition, aller chercher les gestes, les regards.
C’est ma septième collaboration avec Laurent et ce film ne ressemble à aucun de ses autres films. Il y a certes une continuité dans les thèmes abordés autour des groupes d’adolescents comme dans Entre les murs ou dans ses courts métrages comme Tous à la manif et Jeu de plage, mais formellement, nous remettons à chaque fois tout en cause, nous repartons à zéro. Cette démarche pour trouver de manière assez intuitive à chaque film sa forme, sa couleur est passionnante et donne des atmosphères aussi différentes et singulières que celles de L’Emploi du temps, Vers le sud et Foxfire.

Équipe

Cadreuse caméra A : Sylvaine Dufaux
Premier assistant opérateur : Pierre Branconnier
Second assistant opérateur : Jay Jay Callan
" Gaffer " : Bob Davidson
" Grip " : John Vrakking, Robert van Campenhout
Chef décoratrice : Franckie Diago

Technique

Directrice de postproduction : Christina Crassaris
Etalonnage : Jacky Lefresne chez Mikros image
Matériel caméra : Panavision Toronto (Arri Alexa, zooms Angénieux 28-76 mm, série Cooke S4)
Electricité – machinerie : PS Toronto