Hommage confraternel à Pierre Lhomme

Par Jimmy Glasberg, AFC

par Jimmy Glasberg La Lettre AFC n°301

Mon cher Pierre,
Tu viens de nous quitter après une longue et brillante carrière. Je t’avais croisé dès les années 1960. Tu étais un pionnier du cinéma direct, tu avais expérimenté, caméra à l’épaule, le prototype KMT avec Antoine Bonfanti et Etienne Becker.

Dans un document de l’INA, on vous voit évoluer harnachés de ce nouvel équipement au milieu d’un marché de Lozère. Vous étiez des acteurs expérimentateurs d’un nouveau mode de filmer avec le son synchrone.
Tu as ensuite coréalisé avec Chris Marker le fameux Joli mai, composé de très beaux plans-séquences. Tu étais une référence pour moi jeune opérateur du cinéma direct.
Plus tard, tu as été mon parrain pour entrer dans la toute nouvelle AFC.
Nous avions souvent des échanges politico-cinématographiques pendant les réunions ou autour d’un verre.
Tu as su mener une brillantissime carrière, tout en ayant une réflexion sur notre métier que tu défendais avec passion.
Dans les années 1980, on se retrouvait autour de Chris Marker, dans son laboratoire souterrain chez Anatole Dauman à Neuilly ; on refilmait en 35 mm les images vidéo qu’il avait bricolées sur son ordinateur de l’époque pour son film Sans soleil.
On est toujours resté en contact avec Chris et je me souviens de notre échange ému au Père-Lachaise.

Ces dernières années, tu es venu t’installer en Provence ; on se croisait parfois à la gare d’Avignon ou dans le TGV et nous avions toujours des échanges de qualité.
Je t’avais eu au téléphone il y a quelques mois et nous avions évoqué nos ennuis de santé.
La vie passe et tu resteras dans ma mémoire comme un grand Monsieur de l’Image, un confrère que je suis fier d’avoir connu.