L’exploitation française peine à avaler les grosses sorties

par Samuel Blumenfeld

La Lettre AFC n°118

On connaît les effets de cette surexposition : l’exploitation est réduite à 3 ou 4 semaines, avec plus de la moitié des recettes enregistrées en première semaine.
En France, plusieurs facteurs concourent à la multiplication des copies : les premiers jours d’exploitation sont cruciaux si l’on veut éviter que les spectateurs se reportent sur les autres supports, d’autant plus accessibles que le délai d’édition en vidéo a été réduit à six mois. D’autre part, le nombre d’écrans dans l’Hexagone s’est accru, pour l’essentiel à cause de la création des multiplexes.
Le phénomène des grosses sorties s’inscrit aussi, et c’est là le plus grave, dans le contexte de la déstabilisation de la distribution par la crise de Canal+, qui, en réduisant brutalement son volume d’achat de films, a mis en difficulté tout un secteur.
(Samuel Blumenfeld, Le Monde, 29 janvier 2003