LTC... Gilles Porte, AFC, témoigne

par Gilles Porte La Lettre AFC n°216

La fermeture de LTC me renvoie à la mise au point d’un plan, l’entrée de champ de l’ombre d’un micro, le jeu d’un comédien, l’incidence d’une lumière, la magie d’un étalonnage, le déhanchement d’une rayure, le jeu à cache-cache d’un poil, le regard d’une femme ou d’un homme en blouse blanche et, lorsque j’étais 2e assistant opérateur, à des coups de fils que je passais discrètement (du plateau sur lequel je tournais) à un technicien du labo afin de vérifier qu’« il y avait bien quelque chose sur la pellicule... ».

Comment oublier, lors de la projection des rushes, les sourires amicaux de ceux qui se tenaient derrière la console et qui dont certains sont devenus complices au cours d’années qui se sont écoulées à 24 images par seconde.
Je pense ce soir aussi à toutes ces femmes et ces hommes, croisés ou pas en blouse blanche, et qui se retrouvent aujourd’hui pieds et poings liés aux décisions de quelques-uns si loin des préoccupations qui nous réunissaient de l’autre côté de la Seine... Courage...

Si les dernières réflexions de celui qui décide de l’avenir de beaucoup étaient passées un peu au microscope d’un assistant caméra ne découvrirait-on pas des aberrations dignes d’une focale que chacun de nous refuserait ?
Je passerai demain jeudi à Saint-Cloud et je m’arrêterai au café d’en face, quand j’attendais qu’un technicien du laboratoire traite en urgence des boîtes " en développement seul "... C’était hier et ça sentait si bon le révélateur !

Gilles Porte, 14 décembre 2011