"La culture donne du travail à 500 000 Franciliens"

Par Carole Sterlé

Le Parisien, 3 décembre 2013
Mieux que l’hôtellerie, le transport ou la construction. Une étude révèle aujourd’hui l’étonnant dynamisme des industries créatives dans la région, un secteur qui, par ailleurs, résiste bien à la crise. Le constat englobe aussi 150 000 autres emplois, issus d’autres secteurs, comme le designer dans l’automobile ou le graphiste dans la grande distribution.

La culture n’est pas un luxe. Le secteur créatif, qui va de l’architecture aux jeux vidéos, en passant par la publicité, la mode et le cinéma est même plutôt vertueux en Ile-de-France si l’on s’intéresse aux emplois qu’il génère : près de 500 000. « Les industries créatives arrivent devant le secteur du transport, de la construction, de l’hôtellerie... », résument Carine Camors et Odile Soulard, deux économistes de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, qui planchent sur le sujet depuis dix ans.
Elles viennent de rendre publiques les conclusions d’une étude qui place notamment les industries créatives en troisième position des secteurs d’activité qui génèrent de l’emploi, après le commerce et la santé.

[...] En Ile-de-France, 350 000 emplois sont générés par les industries créatives, du cinéma à la mode, en passant par les jeux vidéos. Le constat englobe aussi 150 000 autres emplois, issus d’autres secteurs, comme le desi­gner dans l’automobile ou le gra­phiste de la grande distribution. « Dans un contexte de crise, ces emplois ont mieux résisté au global que dans d’autres secteurs », notent les économistes qui valorisent l’ef­fet levier de ce secteur sur d’autres.
Des actifs jeunes, diplômés, flexi­bles. Le portrait type de cet actif, est un homme, plutôt jeune (moins de 35 ans), diplômé, flexible. Un sur cinq est indépendant, soit trois fois plus qu’en moyenne pour les autres secteurs. Si ce secteur résiste plutôt bien à la crise, les professionnels, eux, ne sont pas épargnés par la précarité.

« Mais la concentration d’activités en Ile-de-France permet de rebondir plus facilement », note Carine Camors, convaincue que l’enjeu est de taille. « Il faut recon­naître ce secteur en tant que tel, il y a des besoins spécifiques à faire en­tendre. Prenez la révolution du nu­mérique, elle n’est pas finie et a des besoins spécifiques à faire enten­dre, si les acteurs parlent d’une même voix, ils auront plus de chan­ce à se faire entendre », concluent les auteurs de cette étude,

(Carole Sterlé, Le Parisien, mardi 3 décembre 2013)