La loi du nombre de copies : " le film français " s’enflamme
Par ailleurs, plus de 500 salles programment Tanguy d’Etienne Chatillez. A quoi s’ajoutent, 500 salles pour Les Rois mages des Inconnus ainsi que 500 autres pour Le Peuple migrateur de Jacques Perrin. Enfin, mais la liste n’est pas close, 800 écrans ont été réservés au Seigneur des anneaux. Résultat : une toute petite poignée de films truste près des deux tiers des cinémas du pays.
L’aberration et l’injustice de cette escalade a pour premier effet de mettre en péril toutes les productions petites et moyennes, mêmes lorsqu’elles s’avèrent rentables à l’exploitation. En effet, si seulement deux ou trois films sortaient chaque semaine, la présence d’un très gros mangeur d’écrans parmi eux ne serait pas problématique. Dans un contexte où entre dix et quinze films sortent chaque mercredi, même ceux qui offrent des résultats corrects sont éjectés la semaine suivante pour faire la place à un, ou plusieurs, des mastodontes.
« Aujourd’hui, il devient difficile pour un film d’exister en dessous de 200 copies », conclut le film français. On imagine le poids de la menace pour tous ceux qui sont très en deçà de tels objectifs.
(Libération, 12 décembre 2001)