Le " 9-3 ", un Hollywood à l’échelle de la France

par Luc Bronner

Le Monde, 3 novembre 2007

Avec plus de 310 entreprises, soit 10 000 emplois à temps plein et plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, selon les statistiques 2006 du Pôle audiovisuel nord parisien, association qui regroupe les principaux acteurs de la filière, le " 9-3 " concentre une offre exceptionnelle : 75 % des plateaux de télévision et 50 % des plateaux de cinéma français. Une proportion que l’installation, prévue en 2010, des 65 000 m2 de la Cité du cinéma de Luc Besson à Saint-Denis devrait renforcer.

L’histoire industrielle de l’audiovisuel en Seine-Saint-Denis est ancienne avec la création, par Georges Méliès, d’un studio de production à Montreuil, ou l’installation, il y a tout juste un siècle, des laboratoires Eclair à Epinay-sur-Seine. Mais le développement de la filière remonte aux années 1980 avec la hausse des prix de l’immobilier sur Paris et les Hauts-de-Seine.
Les anciens entrepôts et magasins généraux de Paris (EMGP), à Aubervilliers, en particulier, ont servi de vitrine. Une filière s’est mise en place, couvrant la quasi-totalité des activités audiovisuelles avec des opérateurs prestigieux : Panavision (location de matériel), Dubbing Brothers (doublage), Titra Films (sous-titrage), Endemol (production), Attitude Studio (" motion capture " ou captation de mouvements réels pour les reproduire virtuellement), etc. Des PME ont suivi le mouvement ou ont été créées dans des secteurs émergents, comme le film d’animation ou les logiciels spécialisés. A Montreuil-sous-Bois, de nombreuses sociétés ont vu le jour dans le domaine de la production de contenus.

La création " banlieue "
Les élus ont vu dans le développement de la filière une opportunité en matière d’emplois. Mais également en termes d’image pour le " 9-3 ".
L’audiovisuel en Seine-Saint-Denis a également bénéficié de l’existence de filières de formation et de recherche.
Les acteurs de la filière voudraient aller plus loin. Avec un objectif de long terme : que l’audiovisuel et le cinéma opèrent comme la musique et la mode et viennent se nourrir de la création " banlieue ".
(Luc Bronner, Le Monde, 3 novembre 2007)