Le protocole d’indemnisation des intermittents conduit à un déficit record

par Nathaniel Herzberg

La Lettre AFC n°142

En 2003, le déséquilibre était de 890 millions d’euros. Il marque l’échec du protocole du 26 juin 2003, signé notamment par le Medef et la CFDT et dont les modifications devaient permettre, selon le vice-président du Medef, d’économiser 250 millions d’euros.
Certes les recettes ont légèrement augmenté, de 185 à 199 millions, mais cela reste faible face à l’accroissement des dépenses : 1,151 milliard d’euros contre 1,075 en 2003. Le total des intermittents indemnisés est passé de 105 600 à 108 000 entre 2003 et 2004. Dès novembre 2004, le rapport de Jean-Paul Guillot, commandé par le ministre de la culture, attribuait en partie la hausse prévisible à la fin de l’application de la dégressivité des prestations. Il mettait également en lumière les conséquences du changement de mode de calcul de l’indemnité journalière et du délai de carence. Désormais, le hasard de la date de fin de contrat peut suffire à faire passer les plus riches entre les gouttes. Une subtilité chiffrée par Jean-Paul Guillot à 50 millions d’euros.

Jean Voirin, secrétaire général de la fédération CGT du spectacle, estime que « ce protocole a exclu les plus fragiles et enrichi les plus hauts revenus ». Renaud Donnedieu de Vabres pense « depuis longtemps que ce texte n’est pas satisfaisant ». Pour en changer, il lui faut remettre le Medef et la CFDT autour de la table de négociations. Mardi 29 mars, il devrait expliquer aux différents partenaires réunis au sein du conseil national des professions du spectacle comment il entend s’y prendre.
(Nathaniel Herzberg, Le Monde, 22 mars 2005)